Égalité filles-garçons : Une exposition à découvrir au CDI

Projet de pratique artistique : 1ère spécialité Arts Plastiques

Année scolaire 2023-2024

Une réflexion et une pratique photographique ont été menées sur les représentations culturelles et médiatiques relatives aux stéréotypes de genres.

L’établissement a obtenu la labellisation Égalité filles-garçons par l’Académie de Clermont-Ferrand.

Les partenaires relatifs à la validation du projet : le lycée, la DAAC.

Les partenaires financiers : le lycée, la région, la Cité éducative.

Le projet s’inscrit dans la programmation annuelle du spectacle Boomerang et l’intervention du planning familial.

Les données utilisées sont tirées d’une enquête réalisée par les professeures documentalistes suite à ce spectacle.

Le projet et la pratique artistique ont fait l’objet de séances de travail en cours de spécialité Arts plastiques avec l’intervention de la photographe Marielsa Niels.

Étapes du projet :

-Analyse et synthèse des données de l’enquête ;

-Travail par groupe pour la mise en œuvre du projet collectif avec l’écriture et l’exposition orale de celui-ci ;

-Analyse d’images extraites de médias et de l’histoire de l’art ;

-Pratique artistique : apprentissage des techniques photographiques, travaux relatifs à la construction des images (la composition, le cadrage, la lumière, la profondeur de champ) ;

-Production des photographies : mises en scène, prises de vue, interventions plastiques sur les photographies ;

-Travail d’écriture sur les photographies, enregistrement d’élèves pour la réalisation d’un podcast ;

-Impression et encadrement des tirages photographiques par l’atelier Baryté, Clermont-Ferrand ;

-Installation et accrochage de l’exposition au CDI par les agents techniques du lycée.

Les élèves ont étudié les canons de beauté dans l’histoire de l’art. Ils ont ainsi constaté que les représentations du corps sont étroitement liées à l’environnement et à la pensée qui leurs sont contemporains. Les photographies de corps masculins et féminins sont ici superposées à des montages d’images donnant à lire des périodes différentes. Le fond pénètre et imprègne la forme par transparence. La société tisse sa toile, à notre corps défendant ou acquiesçant.

Un enchaînement

Des corps idéalisés

Dans le temps masqué

Des corps différents

Une idéalisation

Chacun son histoire

Le corps dans le temps

L’arbre des fascinations

Standards de beauté

La photographie présente un intérieur domestique : une armoire ouverte contenant des effets personnels, un tapis, un ours en peluche au sol. Les éclats de verre, les ombres portées disent un drame qui, souvent, est tu. Les violences faites aux femmes dans le cadre familial concernent tous les milieux sociaux, toutes les classes d’âge. Qui pour ramasser les morceaux ?

Dans ce sombre espace

Une lumière éclairant

L’ombre des évidences

Le miroir brisé

Reflet du corps abîmé

Quand tu as frappé

Image d’une histoire

Sombre tel un geste violent

Au quotidien noir

Unanimement, les élèves racontent. L’espace public, les transports en commun sont le lieu fréquent d’agressions verbales à caractère sexiste, voire d’agressions physiques. Les espaces de liberté, de circulation se transforment alors en lieux de désarroi, d’inquiétude, de peur.  
L’histoire de la petite fille en proie au grand méchant loup se rejoue tous les jours sous nos yeux, très peu interviennent pour l’interrompre

La femme à l’étroit

Les deux renards font l’aveugle

Mais le loup a faim

Noyée par la peur

Sa voix restait inaudible

Ombrée par la leur

Devant la lumière

Les spectateurs et les proies

Se sont réunis

Se regarder les uns les autres, sans jugement, sans les filtres du genre, sans les codes du genre.
Se regarder soi et regarder l’autre. Trouver un peu de soi dans l’autre, trouver un peu de l’autre en soi. Se reconnaître dans l’autre. Utopie ou réalité ?

Reflets silencieux

Un face à face anonyme

Miroir translucide

Le reflet humain

Est perçu sans jugement

Même équivalent

Ce sont deux personnes

Mais un miroir qui sépare

Le reflet est même

En parler, c’est déjà une avancée : les règles. Les règles ? Mais quelles règles ? Les règles qui font mal, les règles qui transpercent, qui tordent le ventre 3 jours, 7 jours, 10 jours par mois. Avant, pendant, après le flot de sang. Reste à savoir si le plus dur est de supporter la douleur ou de ne rien laisser paraître. Le monde du travail voit encore rouge à l’idée d’écrire une nouvelle règle : le congé menstruel.

Rouge désespoir

La douleur qui coule en elle

Triste sur sa chaise

Une douleur née

D’une injustice genrée

Et très peu comprise

La douleur sans fin

Continue en travaillant

Mal de désespoir

Sois belle et tais-toi. Formule déclinée dans toutes les langues, par toutes les marques de produits cosmétiques qui inondent les marchés et notre intimité. Une course après la nouveauté,
des injonctions auxquelles nous obéissons au doigt et à l’œil. Une course après l’image validée
et, au bout du compte,soi, en mille morceaux.

Au cœur d’un désordre

Seul l’artificiel triomphe

Et l’espoir se brise

Le poids sur la femme

Société superficielle

Dit plus qu’un regard

Confiance brisée

Par les standards de beauté

À jamais perdue