Benito Mussolini, du communisme au fascisme

Mussolini prononçant un discours a Milan en 1830, Wikipédia

Fils d’un militant d’extrême-gauche révolutionnaire, Benito Mussolini avait tout pour suivre les traces de son père, ce qu’il fit dans un premier temps en devenant membre du parti socialiste italien. Abonné aux arrestations pour incitation à la grève, injures et troubles sur la voie publique le jeune activiste représentait alors l’aile extrémiste du parti socialiste italien. Mais un événement le fit basculer de l’autre côté du spectre politique.

Mais avant d’aller plus loin, qu’est-ce que le fascisme ? C’est une idéologie politique apparue au début du 20e siècle et élaborée par Benito Mussolini, dictateur de l’Italie de 1922 à 1943. Cette doctrine politique rejette le libéralisme, le marxisme, l’individualisme et la démocratie parlementaire. Le fascisme prône l’institutionnalisation de la dictature, le culte du chef charismatique.

L’événement principal qui le fait virer politiquement est la première guerre mondiale. Effectivement, sa position favorable au conflit est en désaccord avec la vision du Parti socialiste italien qui défend la cause pacifiste. Il s’éloigne alors du Parti socialiste et entame dès lors son incroyable réorientation politique.

Benito Mussolini
LAROUSSE

En mai 1915, près l’entrée en guerre de l’Italie au côté de la Triple-Entente en mai 1915, il est affecté sur le front dès août 1915 et relate son expérience dans son journal “Il Popolo d’Italia“. Son discours est encore assez modéré, il ne développe pas une vision exaltée de la guerre, à la différence d”un certain Adolf Hitler. Soldat exemplaire, il est nommé caporal en février 1916 puis est gravement blessé un an plus tard suite à un exposé de mortier. C’est à ce moment précis qu’il rompt officiellement avec le Parti socialiste.

Le tournant de la Première Guerre mondiale

Après la guerre, l’Italie, qui fait pourtant partie des vainqueurs de la guerre, est secouée par des tensions politiques et sociales. Les alliés de la Triple-Entente lui ont en effet promis de nombreux territoires autrichiens pour la faire rentrer en guerre de son côté. Mais les promesses n’engagent que ceux qui les croient… Mussolini, comme de nombreux Italiens, est déçu par les résultats du traité de Versailles et par la faiblesse du gouvernement italien. il crée alors les “Faisceaux italiens de combat” en 1919, un mouvement politique qui va évoluer vers le fascisme. Ce nouveau courant politique est clairement ancrée à l’extrême-droite : il prône le nationalisme, le rejet du communisme, et appelle à un leadership fort pour restaurer la grandeur de l’Italie. L’engagement politique à gauche est désormais bien loin.

L’emblème du parti nationaliste fasciste, Wikipédia

“L’invention” d’un nouveau régime politique d’extrême-droite

Mussolini prend le pouvoir en octobre 1922. Le 28 octobre, ces 30 000 “chemises noires” marchent sur Rome. Ce coup de force lui permet d’être nommé le lendemain Président du Conseil par le roi d’Italie Victor-Emmanuel III. Mais il veut plus de pouvoir. Il va dès lors utilisé de nombreuses tactiques politiques pour devenir un dictateur.

Il commence par contrôler les médias et à réduire les libertés des citoyens. Petit à petit, il élimine les partis politiques rivaux et les syndicats. Mussolini crée par ailleurs un culte de la personnalité autour de lui-même, où il est vu comme le sauveur de l’Italie. On le surnomme le Duce(le Chef, le Guide). Il renforce également l’État et la police pour renforcer son pouvoir. Sous son régime, les gens n’ont pas le droit de critiquer le gouvernement ou Mussolini. Les opposants politiques sont persécutés et emprisonnés. Mussolini impose des lois strictes qui donnent plus de pouvoir à l’État et limitent les libertés individuelles. Il également promeut une idéologie nationaliste et autoritaire qui glorifie la force militaire et la suprématie de l’État sur les individus. C’est un régime totalitaire qui s’installe en fait.

En fin de compte, Mussolini a donc transformé l’Italie d’une démocratie libérale sous la forme d’une monarchie parlementaire, vers un État totalitaire où il contrôlait tous les aspects de la vie publique et privée : le fascisme, un régime totalitaire.

L’ascension politique de Benito Mussolini, de ses débuts en tant que militant socialiste à son rôle de dictateur fasciste en Italie, illustre un parcours marqué par des changements idéologiques radicaux et des tactiques politiques audacieuse. Mussolini a évolué d’un jeune activiste de gauche à un leader autoritaire prônant le nationalisme et le culte du chef charismatique. Le fascisme qu’il a instauré a rejeté les principes démocratiques et libéraux au profit d’une vision autoritaire de l’État, glorifiant la force militaire et la suprématie nationale. Malgré ses efforts pour établir des alliances internationales, notamment avec Hitler et l’Axe Rome-Berlin, Mussolini n’a pu maintenir son régime que temporairement, succombant à la pression des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Paul G. et Martin G.

Sources utilisées :

  • Fiches Wikipedia : “Benito Mussolini“, “Fascisme
  • Marie-Anne Matard-Bonucci, Maurizio Serra, Mussolini, portrait sans masque, in “L’Histoire”, Collection n°94, janvier-mars 2022.
  • Fabienne Manière, Mussolini. La naissance du fascisme (1919-1922), Site Hérodote.net
  • Pierre Antilogus, Comment Mussolini est passé du “rouge socialiste” aux “chemises noires fascistes” ?, site Internet de la revue Géo.

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