Mercredi 12 novembre, le club media du lycée s’est retrouvé dans les locaux de Zoomdici, emblématiques de la Haute-Loire pour rencontrer Nicolas Defay, rédacteur en chef. Avec à ses côtés trois journalistes – dont Fanny et Enzo – ainsi qu’un correspondant, il dirige une rédaction engagée, réactive et fière de son indépendance.
Nous avons pu expérimenter une immersion au sein d’un journal 100% local qui, chaque jour, fait paraître de nouveaux articles pour nous informer en temps et en heure de la situation de notre département.

Un rédacteur en chef passionné et expérimenté
Avant de rejoindre Zoomdici, Nicolas a d’abord travaillé 5 ans à La Tribune, après un parcours de vie atypique : d’abord avec un bac +2 en histoire de l’art suivi d’une licence en logistique internationale. Il devient comme premier métier conducteur d’autobus (TUDIP) au Puy. « Je pensais y rester 4 ans tout au plus, finalement, ça a duré 14 ans » nous avoue-t-il.
Il finit son parcours avec un master de journalisme à l’ESJ, l’une des 15 écoles reconnues en France. Atteint d’un diabète de type 1 en 2015, il ne peut plus conduire et se tourne alors vers le journalisme, un métier où il sera rapidement sollicité.
Aujourd’hui, il confie travailler sous pression constante : horaires flexibles, pensées tournées en permanence vers l’actualité, écriture « au fil de la plume », phrases courtes pour faciliter la lecture, vulgarisation… Un métier-passion, mais exigeant : 40 heures par semaine, une disponibilité permanente, et un salaire d’environ 2000 € par mois. Un rythme qui l’a mené au burnout l’année précédente.
Les missions du rédacteur en chef
Nicolas reste avant tout journaliste, travaillant avec des outils simples mais efficaces comme WordPress pour la publication et Outlook pour la gestion des mails. Son quotidien s’articule autour de :
- La réception et la lecture des communiqués de presse
- Le choix des sujets et l’angle à donner aux articles
- Les relations avec les pompiers et la police pour les faits d’actualité
- Les décisions finales sur la publication des contenu
Mais c’est avant tout un travail de journaliste avec la couverture d’événements locaux comme un reportage à la Vogue du Puy. Le rédacteur se déplace souvent pour couvrir les évènements importants ayant lieu proche du lieu de travail.
Une ligne éditoriale engagée
Le journal local Zoomdici revendique une identité forte étant donné que le journal est indépendant et n’est tenu par aucune autorité supérieure :
- Portraits, culture, écologie, féminisme
- Lutte contre le racisme
- Peu de faits divers, contrairement à d’autres médias du département
- Couverture exclusive de la Haute-Loire
Le site est entièrement gratuit, son financement repose uniquement sur la publicité en ligne. Cette indépendance, essentielle à leurs yeux, est aussi une source de tension :
On est le poil à gratter des institutions !
Nicolas
Nous explique Nicolas, après nous avoir dévoilé que quelques années auparavant, il avait été victime d’un boycott publicitaire de huit mois qui devient maintenant un moyen de pression par certaines institutions.
Zoomdici revendique néanmoins sa liberté éditoriale, sa capacité à « venir remuer la m...”, et sa proximité avec les habitants du territoire.
Un paysage médiatique contrasté en Haute-Loire
Nicolas brosse également le panorama des autres médias du 43 notamment avec La Commère 43 qui est un journal très pratique et axé sur les infos locales du quotidien, surtout en Est Haute-Loire. L’Éveil est aussi, selon lui, un journal très utile comportant de nombreux de faits divers, complétant ce que Zoomdici ne fait pas. Son lectorat devient cependant vieillissant d’où le besoin d’un média local proche de toutes les générations. La Tribune et La Strada sont aussi deux autres acteurs locaux historiques et culturels sur lesquels Zoomdici se base. Nicolas nous met quand même en garde contre le média Actu 43, plateforme ayant une tendance complotiste et où la diffusion de haine et de climatoscepticisme est parfois importante. (A vous de voir !)
Zoomdici, aujourd’hui racheté par Marjolène, s’efforce de maintenir son identité et son rôle critique au sein de ce paysage médiatique.
Un média proche de ses lecteurs
Le lectorat de Zoomdici est majoritairement féminin, âgé de 20 à 50 ans ce qui montre que le journal représente toutes les générations.
Le média reçoit régulièrement des invitations d’associations ou collectivités locales pour couvrir des événements.
Malgré des moyens financiers et une équipe limités, le journal multiplie les sujets. Le but étant d’offrir une information locale accessible et utile.
Nicolas confie également son projet personnel : créer un journal pour enfants, sous forme de PDF hebdomadaire destiné aux écoles. Un projet pédagogique ouvrant à tous la porte du savoir et de l’actu !
Le + de notre visite

Si vous avez le temps, vous pouvez aussi jeter un coup d’œil ou bien lire en entier l’article sur notre radio, ça vous concerne aussi puisque c’est grâce à vous, lecteurs, que nous avons pu rencontrer un journal de qualité qui nous a donné les clés pour vous écrire des articles de la façon la plus journalistique possible.
