Bathysc…quoi ?

Pourquoi passer au Bathyscaphe ?

Après avoir sillonné son étendu à la surface, la volonté humaine d’explorer les fonds des mers et des Océans se fait rapidement ressentir. D’un point de vue scientifique, cette conquête sous-marine permettrait l’extension des connaissances biologiques mais une réelle curiosité reste la principale source de motivation. Afin de mener à bien ses recherches, dès 1821, Otto Barton conçoit un nouveau moyen d’accéder aux fonds marins : la bathysphère.

Une bathysphère est une capsule sphérique sans autonomie, descendue sous l’eau à l’aide d’un câble. Grâce à son invention, Barton réalise un exploit en atteignant les 245 m de profondeur en 1930 puis les 923m deux ans plus tard.

La bathysphère pose malgré tout des problèmes non négligeables et critiques. En plus de la pression due à la profondeur, l’un des problèmes critiques concernant la bathysphère est la résistance du câble car ce dernier est confronté à la houle océanique. La bathysphère doit être remplacé par une technologie d’exploration plus aboutie si on souhaite continuer les recherches sous-marines.

C’est quoi un bathyscaphe ?

Le bathyscaphe est un engin sous-marin capable d’explorer les fonds marins à des profondeurs dépassant les 10.000 m.

Contrairement à son prédécesseur, le bathyscaphe ne possède pas de câble.

Un bathyscaphe est constitué d’une lourde cabine sphérique en acier, pouvant accueillir deux ou trois passagers, suspendue à un flotteur rempli d’essence légère qui compense le poids de l’ensemble selon le principe d’Archimède. Le bathyscaphe descend par gravité et remonte en lâchant du lest. 

bathyscaphe
Schématisation du fonctionnement d’un Bathyscaphe

Création et premiers usages du Bathyscaphe FNRS 2

Né en 1884, le physicien Auguste Piccard se spécialise dans l’océanologie afin de continuer l’exploration sous-marine en prenant en compte les différentes problématiques que posaient les bathysphères. En supprimant le système de câble, Piccard aboutit à un engin bien plus imposant : le bathyscaphe en 1948. Il choisit de le baptiser FNRS 2 en reconnaissance envers le Fonds National de la Recherche Scientifique, organisme belge qui l’a toujours soutenu dans ses tentatives de recherches même durant la Seconde Guerre mondiale compromettant massivement l’avancée scientifique de l’océanologue. Le bathyscaphe s’immerge pour la première fois au large du Cap-Vert, au Sénégal. Une série d’essais est réalisée: une première plongée à 25 mètres, après une plongée d’un quart d’heure, les vannes remplies lors de l’immersion sont délestées pour permettre à l’engin de regagner la surface. Cette première manœuvre a pris 12 heures tant le projet était ambitieux et risqué. Le second essai, réalisé quelques jours plus tard sans passager, envoie le submersible à 1 380 mètres de profondeur en automatique. La mer ayant varié lors de la descente, la récupération du submersible a été établie par un remorquage par flotteur endommageant tout l’engin.Le FNRS 2 a démontré la validité du bathyscaphe et aussi la nécessité de construire un submersible qui doit être remorqué. Néanmoins, n’ayant pas eu de record humain, l’opinion publique est assez partagée. Le concept du bathyscaphe ne devra sa survie qu’à la détermination du professeur Piccard et à l’intérêt que lui portent quelques officiers de la Marine nationale française.

Une évolution à travers les records scientifiques

L’évolution du bathyscaphe est par la suite déterminée par l’invention de nouveaux modèles toujours plus performants. De cette manière on observe une réelle avancée scientifique et technique autour de l’engin subaquatique en 35 ans seulement.

Suite aux premiers exploits du professeur belge Piccard en 1948,c’est toute l’Europe qui se lance dans le domaine du bathyscaphe :

-En 1954 est établi le FNRS 3 construit en co-production entre le FNRS belge et la marine nationale française.

-En 1961, le bathyscaphe ARCHIMÈDE construit par la marine nationale française  permet d’atteindre un record surréaliste : descendre en dessous des 11 000 m de profondeur.

-En 1964 l’Italie s’accorde avec la Suisse pour fabriquer le TRIESTE, ensemble ils égalisent le record des 11 000 m de profondeur précédemment établi.

Par la suite, le projet bathyscaphe traverse l’Atlantique pour rejoindre la côte Est États-unienne. Est alors élaboré le TRIESTE 2 par l’US Navy :

-d’abord en 1964, cette première version atteint les 4 000 m de profondeur.

-puis en 1966 avec une seconde version qui atteint les 6 000 m de profondeur.

Malheureusement pour atteindre ces records, la construction des bathyscaphes nécessite une conception dans le monde entier. 

Des contraintes majeures…

La sphère des bathyscaphes est en acier, donc très lourde. Et pour assurer leur flottabilité, on a fait appel à de l’essence (densité plus faible que l’eau, mais néanmoins relativement élevée).

Au total, l’engin est lourd et volumineux. Il ne peut être embarqué, mais doit être remorqué jusqu’au lieu de plongée. Et au fond, il s’avère peu manœuvrant.

Enfin, il faut par exemple pour l’Archimède, 19 tonnes de grenaille à chaque plongée profonde, 2 jours pour refaire tous les pleins, et un retour au port toutes les 3 plongées.

L’arrivée de nouveaux matériaux (titane, mousse syntactique), et aussi une ambition moins grande en termes de profondeur, va permettre la mise au point de sous-marins maniables et légers (donc remarquables).

Le bathyscaphe créé par Auguste Piccard n’est donc pas l’engin d’avenir qu’il espérait mais restera malgré tout un engin pour l’avenir, un engin qui a fait avancer la recherche sous-marine et qui a permis de faire évoluer les véhicules subaquatique pour atteindre la finalité actuelle du sous-marins devenu aujourd’hui, en plus d’un outils d’exploration, un réel facteur de l’emprise de l’Homme sur les mers.