Révolution en terre Égyptienne

Par Camille Falgon , Carla Plassard et Liséa Renson

L’Égypte, autrement appelée République arabe d’Égypte est le troisième pays le plus peuplé d’Afrique. En 1981, Hosni Moubarak est élu président de la République : il occupera ce poste pendant 30 ans jusqu’en 2011, lorsqu’une révolution populaire fera tomber un régime devenu autoritaire.

Mais alors pourquoi la révolution de 2011 n’a-t-elle pas abouti à une démocratie durable ?

La Révolution égyptienne de 2011

La révolution égyptienne de 2011 est une série d’événements (manifestations, grèves, occupation de l’espace public, destruction de bâtiments…) ayant abouti à la démission du président Hosni Moubarak et à une libéralisation du régime. La révolution égyptienne s’inscrit dans le mouvement du Printemps arabe – ensemble de contestations populaires dans de nombreux pays arabes à partir de 2011.

La révolution égyptienne s’est déclenchée tout comme la révolution tunisienne suite à des abus des forces de police égyptienne, à la corruption, mais aussi à l’état d’urgence (qui autorise la censure et suspend les droits constitutionnels). L’objectif premier des manifestants était d’obtenir la fin de l’État policier et l’instauration de la démocratie, qui nécessitait le départ du dictateur égyptien Hosni Moubarak.

Le 25 janvier 2011, les Égyptiens protestent et manifestent contre le régime du président de l’époque : Hosni Moubarak. Pendant 17 jours ce sont des milliers de personnes qui occupent la place Tahrir – une des principales places publiques du Caire, capitale de l’Égypte – pour mettre fin à l’état policier, obtenir la démission du président et ainsi obtenir la démocratie.

Régime démocratique et Frères musulmans

La Société des Frères musulmans, est une organisation transnationale islamique fondée en 1928 par Hassan el-Banna à Ismaïlia, dans le nord-est de l’Égypte. À cette époque, l’organisation sunnite et réformiste se fixe deux objectifs précis : libérer le pays de la domination britannique, et instaurer à nouveau les valeurs de l’islam en Égypte. La confrérie se forge une popularité par l’organisation d’activités caritatives et sociales, destinées à séduire les classes populaires comme les classes moyennes. Suite à l’assassinat du premier ministre de l’époque, en 1948, l’organisation est interdite et son fondateur abattu. Elle est ensuite dissoute en 1954. Les Frères, se fixent alors l’objectif politique de déloger les militaires, et de rétablir le pouvoir civil. La confrérie est reconnue comme organisation religieuse en 1984 par le président Hosni Moubarak. 

Si la confrérie se montre discrète lors de la révolution qui fait tomber le régime d’Hosni Moubarak, elle parvient à s’imposer comme un acteur politique incontournable. L’élan de liberté leur offre la possibilité d’exister politiquement, via le parti « Justice et Liberté ». Le 30 juin 2012,  Mohamed Morsi remporte l’élection présidentielle et devient ainsi le premier président du pays élu au suffrage universel dans une élection libre. Un an après son élection, une grande partie de la population reproche au nouveau président une dérive dictatoriale et une politique menée dans le seul intérêt de son organisation personnelle; la contestation se cristallise également sur le front économique : les Frères musulmans ne parviennent pas à améliorer le quotidien des Égyptiens ou à gommer les difficultés du pays. Intolérable pour l’armée. Cela ne va durer qu’un an…

Le retour de la dictature militaire

Morsi est alors renversé par un coup d’État le 3 juillet 2013, à la suite d’un vaste mouvement de protestations populaires. Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi prend le pouvoir. Il ne reste plus qu’à faire valider le putsch par les urnes. Sissi devient président. La répression s’installe, visant d’abord les Frères musulmans : en août 2013 c’est le massacre de Rabaa, commis par les forces de sécurité, plus de 800 morts. Depuis, la répression s’est poursuivie, et elle vise désormais plus largement toute forme de contestation : les opposants, démocrates, journalistes, avocats sont qualifiés de “terroristes“. Aujourd’hui, Al-Sissi occupe toujours la fonction de président de l’Égypte.

Sources :

• https://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_égyptienne_de_2011
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Hosni_Moubarak
• https://www.europe1.fr/international/dix-ans-apres-que-reste-t-il-de-la-revolution-egyptienne-de-2011-4020654
• https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/08/20/qui-sont-les-freres-musulmans_3463229_3212.html
• https://www.franceculture.fr/politique/le-pouvoir-egyptien-face-a-la-confrerie-des-freres-musulmans
• https://www.france24.com/fr/émissions/express-orient/20210128-2011-2021-la-révolution-égyptienne-dix-ans-après