Victor Jara, symbole du coup d’état chilien

Portrait mural de Victor Jara, à Valparaiso

En 1945, après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le monde est divisé en 2 Blocs: un communiste avec l’URSS ,et un bloc capitaliste avec les Etats-Unis . Ce dernier vit dans la peur d’une extension de l’idéologie communiste par la théorie des dominos: si un pays tombe, les autres tombent. Et en 1962, il sont confortés dans leur thèse quand s’ensuit une crise militaire et diplomatique entre les deux blocs idéologiques ,quand des missiles sont découvert à Cuba,île voisine des Etats unis devenu communiste en 1959.À cause de cet événement et de la peur de la monté du communisme,les Etats-Unis ont été impliqués par le biais de la CIA,dans la chute de nombreuses démocraties socialistes en Amérique Latine dans les années soixante-dix ,tels que le Chili,car durant cette période le Chili était dirigé par le socialiste Salvador Allende. Ainsi,le 11 septembre 1973,le général Augusto Pinochet prend le pouvoir lors d’un violent coup d’État. Pourtant malgré plus de 3500 hommes tués(dont le président), le mort le plus marquante et connu de cette transition vers la dictature ,est celle d’un chanteur socialiste :Victor Jara.

Qui est Victor Jara?

Victor Jara est né le 28 septembre 1932, à San Ignacio, vers le centre du pays.Ayant grandi dans la pauvreté, il était avant tout un musicien et poète chilien, bien qu’il fut aussi metteur en scène et acteur de théâtre. Il n’a pas fait d’études musicales et a appris la guitare par ses proches dans sa jeunesse. C’est en 1953 qu’il a intégré l’université et a participé à différents projets musicaux et théâtraux, lui permettant d’exprimer pleinement son côté artistique.

Il était un des militants du parti socialiste Chilien, et a donc soutenu des causes de cette période comme la volonté de retrait des troupes américaines au Viêtnam avec la chanson el derecho de vivir en paz en 1971, lui valant d’être nommé meilleur compositeur de l’année, ou bien alors par des chansons engagées contre la pauvreté.

Accessoirement, il était l’un des plus grands soutiens de Allende, déclarant durant la campagne qu’il s’estime plus utile par la chanson. Il chanta à de nombreuses reprises l’hymne de l’Unidad Popular Venceremos qu’il a lui-même écrit et composé et n’a jamais cessé d’annoncer son soutien pour la victoire de Allende.

“Il n’y aura pas de révolution sans chanson”
Salvadore Allende

Victor Jara victime du coup d’état

Le 11 septembre 1973, les forces du général Augusto Pinochet prennent d’assaut le palais de la Moneda, renversant le gouvernement en place. C’est ce même jour que Jara et des centaines -voir des milliers- de militants socialistes sont arrêtés et transférés au stade Chile, proche de Santiago, la capitale.

Chili, 1973 : l'autre 11 septembre — **Le stade Chile durant le coup d’état,lieu de torture et de massacre des opposants**

C’est autour du 15 septembre qu’il est vraiment reconnu par les soldats qui le prenaient pour un simple militant. On raconte que c’est au cœur du stade qu’il a été torturé, par exemple en lui broyant les doigts. Il s’est alors mis à chanter l’hymne de son parti avant qu’on ne le crible de 44 balles pour l’exécuter -la légende raconte qu’on lui aurait même coupé la langue ou qu’il se serait saisi d’une guitare malgré ses doigts-.

Les jours autour de sa mort témoignent d’un temps de terreur où les socialistes étaient poursuivis. A Valparaiso, les fresques murales pro-Allende ont été recouvertes, Neruda, un autre poète à son tour retrouvé mort ,… C’est une période très noire pour le Chili.

Un symbole de cette transition vers la dictature

Finalement,Victore Jara est un artiste qui n’avais pas peur d’affirmer ses opinions politique et social,en dénonçant le fascisme,la ségrégation sociale et les violences militaire,comme celle de la guerre du Vietnam;même sous la torture,et cela le ménera jusqu’à la mort.

Sa mort tragique deviendra le symbole de la violence du coup d’état et du régime autoritaire d’Augusto Pinochet,car comme plus de 3500 personnes (des syndicalistes, des opposants politiques,…)Victor Java est un “desaparecidos”,c’est- à dire une personne secrètement arrêté et tué, et où parfois on ne retrouve pas les corps. Ainsi lors de l’exhumation de son corps,en 2009,36 ans après sa mort il y a eu 3 jours de deuil national pour se souvenir des crimes, et cette exhumation a mené au jugement d’une majorité des coupables de ces meurtres et à leur condamnation.

Les chansons engagées de Victor Jara font aujourd’hui encore de lui une figure majeure prônant la liberté pour les classes moyennes et défavorisées Chilienne ,en effet,de nos jours lors des manifestations au Chili certaines de ses chansons sont reprises.

par Tony Cigolotti et Alexandre Serre