La France déchirée de la Seconde Guerre Mondiale

Après la victoire de la 1ere guerre mondiale (guerre de position), la gestion de l’après guerre est difficile. De plus, en 1929, la crise économique des États Unis se mondialise : la France est la moins touchée mais connaît des difficultés économique (chômage et campagnes gravement atteintes)  et sociales qui se répercutent dans la vie politique créant ainsi une forte instabilité ministérielle.
Le régime politique en vigueur est la IIIe république, en vigueur depuis septembre 1970 (suite à la défaite de Napoléon III).

Ce régime d’assemblée s’est transformé en république parlementaire régit par un texte fondamental : loi constitutionnelle. Mais en 1939, la 2ème guerre mondiale débute opposant l’Axe (Italie fasciste, Allemagne nazie, Japon) aux Alliés (Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni) en raison du règlement insatisfait de la 1ère guerre mondiale. Ainsi La IIIe République prend fin le 10 juillet 1940 lorsque l’assemblée vote les pleins pouvoirs à Pétain en raison de la progression allemande.

Le régime dictatorial de Vichy 

En mai 1940, Pétain alors âgé de 84 ans est vice-président du Conseil (composé de Ministres proposant des lois). Il est une des figures de la Grande Guerre, ce qui le rend très populaire : sa présence rassure la population. Le 16 juin 1940, on lui demande de former un nouveau gouvernement et d’en devenir président (président du Conseil). Son vice-président est alors Pierre Laval.

Ainsi, le 21 juin, il signe l’Armistice impliquant ainsi la reddition de l’armée française et la division du territoire. La France est alors divisée en 2 : le nord, zone occupée militairement par les Allemands, et le sud, zone libre. Suite à la signature de cette Armistice, les partisans de Pétain veulent modifier la Constitution pour mettre Pétain à la tête de ce nouveau régime qui siège à Vichy.

Suite à cela, ce nouveau gouvernement convoque l’Assemblée nationale à Vichy et le 10 juillet 1940, la même chambre que  le front populaire en 1936 vote à la majorité  les pleins pouvoirs à Pétain afin qu’il puisse établir une nouvelle Constitution.

Cette nouvelle est acceptée par les Français et le 11 et 12 juillet, sont promulgués 4 actes constitutionnels qui mettent fin à la République et marquent le début de la dictature personnelle de Pétain qui devient le chef de l’État français. Il détient le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, sans aucun autre contre-pouvoir, et suspend l’Assemblée nationale.

Ce nouveau régime puise dans différents courants politiques. Des membres du régime et des proches de Pétain sont membres de l’action française (antiparlementaire, antisémite, monarchiste, xénophobe). Pétain prend également des éléments au fascisme et s’entoure de représentants de droite catholiques et libéraux.

 Son nouveau régime politique est régit par une nouvelle doctrine : « Travail, famille, patrie » qui remplace la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » en France depuis 1848. Un culte de la personnalité autour de Pétain s’instaure renforçant cette dictature personnelle qui prône les valeurs traditionnelles. Ce régime politique met en avant un nouvel ordre moral dans lequel le père, qui est le chef de famille travailleur, est glorifié et dans lequel la mère est vue comme une femme au foyer s’occupant de ses enfants.

Pour inciter le peuple a suivre ce nouvel ordre moral, Pétain généralise la fête des mères, augmente les allocations, interdit les fonctions publiques aux femmes et interdit l’avortement afin que les familles se plient à cet idéal.

Ici, les juifs, les communistes, les étrangers et les francs maçons sont persécutés car ils sont jugés responsables de la défaite de la France et donc vus comme des ennemis du nouveau régime.

Il s’agit ici d’une affiche de propagande promouvant les nouvelles valeurs de la France « Travail, Famille, Patrie » qui comme nous le montre le dessin, repose sur la discipline (école), l’ordre (artisanat), l’épargne (paysannerie) et le courage (légion). La paresse, la démagogie et l’internationalisme faisant partie de l’ancien régime sont désormais proscrits ainsi que l’égoïsme, le radicalisme, le capitalisme, le communisme …

Ainsi, avec la suppression du parti communisme par exemple, les citoyens français sont donc privés du pluralisme politique. De plus, ce nouveau régime xénophobe et antisémite engendre des prises de décisions (opposées à l’Ancien régime) notamment la loi contre les Juifs du 3 octobre 1940 visant à catégoriser les Juifs (qui perdent beaucoup de leurs droits) afin de faciliter leur arrestation par les nazis aidés de la police française. En outre, tout citoyen français s’opposant d’une quelconque manière à ce régime (en aidant des Juifs par exemple) était sévèrement puni, si ce n’est torturé et tué. Ajoutons le fait que la séparation des pouvoirs n’est pas respectée : tous les ordres viennent de Pétain qui concentre tous les pouvoirs.

C’est pourquoi on peut affirmer que ce régime politique  se radicalise et est rapidement transformé en une dictature puisqu’il ne respecte plus les principes démocratiques tels que le pluralisme politique, la séparation des pouvoirs, ou encore la liberté d’expression.  On passe ici très rapidement d’une démocratie à une dictature.

Une dictature qui faiblit

Par la suite, le vice-président Pierre Laval est remplacé par Darlan en 1941 qui cherche à maintenir la neutralité de la France et à affirmer la souveraineté du peuple, tant en zone libre qu’en zone occupée. Il est en négociation permanente avec l’Allemagne. Selon lui, la collaboration est pensée comme une stratégie qui aurait pour but de renforcer le régime, mais elle ne permet en réalité pas plus de manœuvres avec l’Allemagne. En 1942, Pierre Laval reprend sa place de chef du gouvernement et obtient plus tard les pleins pouvoirs, mais il est de plus en plus détesté. Pétain n’est alors vu que comme un symbole qui légitime son propre régime dont il est isolé.   

François Darlan
Pierre Laval

Malgré les punitions infligées par cette dictature en cas de désobéissance, certains n’ont pas hésité à s’opposer à ce régime pour défendre les anciennes valeurs françaises «Liberté, Égalité, Fraternité », mettant de ce fait leur vie en danger. Ceux qui étaient appelés résistants, engagés dans l’action clandestine, ont mené de nombreuses actions directes : attentats, sabotages, luttes armées dans les maquis, manifestations patriotiques, renseignement, diffusion de presse clandestine, participation à des réseaux d’évasion, et refus du Service du travail obligatoire (STO). Ils étaient dispersés dans tout le pays, et certains s’étaient réfugiés en Angleterre comme Charles De Gaulle. Ils communiquaient par radio et utilisaient un code secret pour se transmettre des messages mais aussi tromper l’ennemi.

C’est grâce à la Résistance que Pétain a pu être chassé du pouvoir et que la France a pu retrouver sa liberté et un régime démocratique malgré quelques changements suite à la Seconde guerre mondiale.

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gime_de_Vichy

http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/2GM/sujets/02resistance.htm