Tout les rassemble : Coupes de cheveux, langage corporel, attitude provocante mais surtout idéologies et projets politiques. Donald Trump, Javier Milei, et Geert Wilders : trois leaders qui ont déjà exercé, qui exercent ou qui sont en mesure d’exercer la fonction suprême dans de grandes démocraties. Leurs programmes soulèvent pourtant de graves questions sur l’état de santé actuel de ce régime politique si particulier.
Donald Trump : le “leader “
Donald Trump est un millionnaire, ayant été président des Etats-Unis d’Amérique de 2017 à 2021 alors que le pays faisait face à une division très marquée de la population. Il est le représentant du parti républicain, parti de la droite américaine qui rassemble de nombreux courants idéologiques : le centrisme, le conservatisme, le libertarianisme, le populisme de droite et la droite chrétienne (souvent évangélique). D. Trump est le représentant de ces deux derniers courants.
Les “disciples “
Javier Milei, lui, est depuis décembre 2023 l’actuel président de l’Argentine. Il représente le libertarianisme de droite, une idéologie marquée par la défense absolue de l’individualisme et la haine de l’Etat et des services publics. Le pays vit actuellement une grande crise économique qui entraine une crise sociale et pour cela J.Milei promet de grands changements avec le « plan tronçonneuse ». Il prévoit la suppression de l’avortement et la libéralisation du port d’arme.
De son côté, Geert Wilders est le chef politique du Parti pour la liberté des pays Bas (PVV) depuis 2006 et entame son 8ème mandat de député. Son parti politique de droite a pour idéologie le nationalisme néerlandais et le populisme de droite. Il se caractérise par un discours islamophobe et anti-immigration. Ce parti a remporté les élections législatives en novembre 2023 et devrait rentrer dans le futur gouvernement des Pays-Bas.
Leur montée en puissance s’inscrit dans un contexte international où les droits des femmes, l’écologie, et la migration sont des sujets faisant débat. Pour comprendre leur visions du monde et des droits, nous allons voir comment chacun traite ces problèmes.
Les droits des femmes
L’ancien président de la grande puissance américaine a, en effet, exprimé son point de vue sur les droits des femmes. Dés son premier jour en tant que président, des millions de femme marchaient contre son élection aux États-Unis et dans le monde. En effet, pendant sa campagne, il affirmait publiquement être contre l’IVG. Depuis, 14 états comme le Texas ou la Louisiane ont interdit l’avortement sur leur territoire. Par ailleurs, D.Trump a mis fin à un projet de son prédécesseur, Barack Obama, en n’obligeant plus les chefs d’entreprises à révéler les écarts de salaire entre les hommes et les femmes.
“Et le ministère de la femme, je l’éliminerai.”
Javier Milei
Milei, surnommé le «Trump de la pampa» est lui aussi contre le droit à l’avortement. Ainsi, le nouveau président Argentin avait promis d’annuler la loi garantissant l’IVG. Dans l’impossibilité de faire cette promesse, il souhaite organiser un référendum pour faire voter cette interdiction. De plus, «la tronçonneuse Milei» menace aussi l’éducation sexuelle à l’école. Il souhaite de plus, « éliminer » le ministère de la femme.
Geert Wilders n’a quant à lui pas pleinement exprimé son opinion. Mais une provocation de trop n’est pas passée : en effet, le député a distribué de fausses bombes lacrymogènes aux femmes pour se protéger contre les hommes musulmans. Des femmes ont alors été arrêtées pour avoir crié « Wilders est un raciste, pas un féministe ! »
Ces reculs pour les droits des femmes sont des dangers pour nos démocraties et nos sociétés.
L’immigration
Donald Trump et l’immigration : voilà un couple ne faisant pas bon ménage. L’ancien président américain a ciblé l’immigration et les migrants dans de nombreux discours. Il a, durant sa campagne de 2017, fait du mur séparant le Mexique et les États-Unis son principal objectif mais il n’a été réalisé qu’en faible partie.
“Le pays déborde”, c’est une “invasion islamique”
Geert Wilders
Wilders au Pays Bas est islamophobe. Il mène une politique radicale et sans pitié contre ce qu’il appelle « l’invasion islamique » . Le pays “déborde” : c’est l’expression qu’il utilise sur le réseau social X. Le populiste néerlandais soutient la fin simple de l’asile et une politique d’immigration plus que restrictive. Il souhaite tout simplement «geler l’asile» pour cela il assène” 874 arguments“, dont de nombreux qui font polémique : «certaines parties de la Syrie sont désormais sûres».
Quant à Javier Milei, il est d’un tout autre avis. En effet, il n’est pas opposé à l’immigration, et décrit les pays ouverts à l’immigration ayant une « meilleure innovation » et grandissant «plus ». Il fixe quand même des règles à cette politique « ouverte » : tout étranger commettant un délit sera déporté, il doit avoir un emploi et payer ses impôts.
L’écologie
“Les feux en Californie sont amplifiés et rendus bien pires par les lois environnementales”
Donald Trump
Sur ce point, D.Trump a un avis très tranché. En effet, selon une étude de la Harvard Law School, 80 réglementations ont été abrogées, annulées ou affaiblis sous la direction de Trump. Il annonce, suite aux feux en Californie qu’ils « sont amplifiés et rendus bien pires par les lois environnementales » qui selon lui empêchent l’accès à l’eau pour les éteindre. Pour que les feux cessent il faudrait juste couper des arbres…
“Nous devons arrêter d’avoir peur du réchauffement climatique”
Geert Wilders
Geert Wilders, surnommé le « Trump des Pays-Bas » n’est pas trop préoccupé par la cause du réchauffement climatique. Il souhaite conserver les centrales au charbon et à gaz. Il clame que « Nous devons arrêter d’avoir peu r» du réchauffement climatique. Il souhaite se concentrer uniquement sur les énergies fossiles et nucléaires.
“Le réchauffement climatique est un mensonge des socialistes”
Javier Milei
Au tour de la « tronçonneuse argentine» de défier des milliers de scientifiques. En effet, Javier Milei pense que le réchauffement climatique est « un mensonge des socialistes » alors que l’Argentine est un dées pays très touchés par les incendies et la sécheresse.
Ces 3 voix ont pu et pourront contrer les décisions de la COP, comme c’est arrivé lors de la COP 28 en décembre 2023.
Et la démocratie, dans tout ça ?
L’Argentine, les Pays Bas et les Etats Unis ont des chefs politiques qui peuvent menacer nos démocraties par les idées qu’ils défendent et leur vision polarisante de la société. Dans ces pays, il existe une forte tradition démocratique avec une défense des libertés individuelles et collectives essentielles à une démocratie. Il suffit pour cela de relire l’oeuvre de Tocqueville sur la démocratie américaine.
Néanmoins, comme le précise le rapport annuel de Reporters sans frontières: « Après quatre ans de dénigrement constant de la presse par le président Trump » le passage de D.Trump a été très négatif sur la liberté de la presse américaine. De leur côté, les Pays-Bas sont au coeur du projet européen (ils ont en sont l’un des 6 membres fondateurs) et l’arrivée d’un parti eurosceptique au pouvoir est une menace pour l’Union Européenne. Avant l’arrivée future du parti d’extrême-droite au pouvoir,le pays est encore très bien placé dans le classement annuel fait par reporter sans frontières : sixième, soit 18 places avant la France…. L’Argentine quant à elle est un pays qui pour le moment est plutôt bien placé dans ce classement. Malheureusement, toujours selon Reporters sans Frontières, Javier Milei montre de l’hostilité envers les journalistes et les médias, ce qui interroge sur la suite des événements.
J. Milei et G. Wilders ont été deux grandes figures médiatiques de l’année 2023. Dans leur conquête et leur exercice du pouvoir, elles ont pu s’inspirer de l’ancien président de la grande puissance américaine, Donald Trump. Elles sont aujourd’hui soit à la tête de leur Etat, soit aux portes du pouvoir et peuvent ainsi devenir des “modèles” pour d’autres leaders d’extrême-droite, fragilisant ainsi un peu plus les démocraties dans le monde.
Lucie C. et Lisa L.