par Léna De Oliveira, élève de 1èreF
Léna : Bonjour Clémence, et merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. Pour commencer, dites-moi quelles études faites-vous, ou avez-vous faites ?
Clémence : Bonjour Léna, merci de m’avoir contacté pour cette interview ! Alors, après mon bac L, j’ai fait deux ans de classe préparatoire littéraire (hypokhâgne et khâgne) et une Licence de Lettres Classiques. Je suis actuellement en Master 1 MEEF (Métier de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation) Lettres Classiques, à savoir le français, le latin et le grec ancien.
Léna : Un beau parcours, en effet ! Pouvez-vous nous dire en quelques mots en quoi consistent vos études ?
Clémence : Merci ! Mes études consistent à me former d’une part à devenir professeure et de l’autre à acquérir des connaissances littéraires, grammaticales, culturelles et autres en français, latin et grec ancien.
Léna : Dans quelle école avez-vous étudié ou étudiez-vous ?
Clémence : Pour la prépa, au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, la Licence à Unité de Formation et de Recherche LCSH (Lettres Culture Sciences Humaines) de l’Université Clermont-Auvergne. Quant au Master 1, la moitié du temps se fait l’UFR et l’autre à l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Enseignement de Chamalières.
Léna : Je vois ! J’aurais aimé savoir si vous aviez fait un concours, et s’il y avait beaucoup de débouché.e.s dans votre domaine ?
Clémence : En effet, j’ai été obligée de passer le concours de l’ENS (École Normale Supérieure) à la fin de ma deuxième année de prépa. Je ne voulais pas le passer, sachant qu’il faut être excellent.e pour l’obtenir, il y a très peu de place. Pour donner une idée, personne n’a été admis dans ma classe cette année-là. Cette année, je vais devoir passer le CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second Degré) en avril pour les écrits, et en juin/juillet pour les oraux. Il y a un assez bon pourcentage de réussite en Lettres Modernes, par exemple. Pour donner un ordre d’idée, là aussi cette année nous ne sommes que trois élèves dans toute l’académie inscrit.e.s à ce parcours du Master !
Léna : Seulement trois ! Vous me confirmez pourtant que beaucoup réussissent dans ce domaine ?
Clémence : Oui, en effet ! En Master MEEF, l’un des seuls débouchés semble être le métier de professeur.e, puisque les étudiant.e.s suivant ce master sont là pour passer le CAPES. Certain.e.s peuvent toutefois s’orienter sur la recherche, mais c’est extrêmement rare. Sinon, en Lettres, de manière générale, oui, il y a plein de débouché.e.s ! Beaucoup de mes camarades sont parti.e.s dans des voies très diverses et variées (écoles de commerce, histoire, concours de la fonction publique, recherche, tourisme, cinéma, langues, etc.).
Léna : On peut alors comprendre que vous vous épanouissez dans vos études ? Regrettez-vous parfois de vous être orientée dans cette voie ?
Clémence : Alors oui, je suis absolument épanouie ! Je ne regrette pas une seule seconde de m’être orientée dans cette voie ! Après, je voulais être professeure de lettres depuis quasiment toujours, et j’ai donc la chance de n’avoir jamais douté ! J’ai pu parfois regretter ma seconde année de prépa, mais je me rends compte aujourd’hui que cela m’a bien préparé au CAPES.
Léna : Je vois. Avant d’entrer dans la vie étudiante, vous étiez lycéenne. À cette époque, quels étaient vos centres d’intérêt ? Ont-ils changé depuis ?
Clémence : J’aimais beaucoup la lecture, le théâtre, la musique et la transmission de savoir (j’aimais beaucoup aider mes camarades, notamment à l’internat). J’ai hélas et étonnamment arrêté de lire, j’en ai moins envie lors de mon temps libre maintenant que je fais des études où je dois lire pour travailler (j’ai aussi beaucoup moins de temps). Néanmoins, j’aime toujours autant le théâtre et la musique. Quant à la transmission de savoir, elle s’est accrue : je donne maintenant quelques cours particuliers avec joie ! Aujourd’hui, je m’intéresse davantage aux langues anciennes, mais mis à part cela, pas de nouveauté extraordinaire !
Léna : Très bien ! À cette époque, vous saviez déjà dans quel domaine vous vouliez vous orienter ? Comment avez-vous trouvé votre voie ? Par quels intermédiaires ?
Clémence : Je savais déjà que je voulais faire des études de Lettres dans le but de devenir professeure. C’était mon prof de français en première qui m’avait parlé de la prépa et m’avait donné l’envie d’en faire une ! Pour les Lettres Classiques, je savais que je voulais et pouvais commencer le grec ancien en prépa, ce qui m’a poussée à en faire. Mon choix s’est ensuite vu confirmé quand j’ai su que j’avais plus de chances d’avoir le concours.
Léna : Un parcours tout tracé, donc ! Toujours à cette époque, pensiez-vous que la vie étudiante allait être différente de la vie lycéenne ? Quelles étaient vos attentes, quelles en sont les réalités ?
Clémence : J’en attendais beaucoup, surtout d’un point de vue ouverture culturelle. Je pensais que le fait de déménager dans une plus grande ville m’apporterait plus de liberté et de vie sociale. Dans la réalité, je me suis souvent sentie très seule, notamment en prépa. Le passage du lycée à l’enseignement supérieur a surtout été marqué personnellement par la perte ou l’éloignement de beaucoup d’ami.e.s du lycée et la difficulté de retisser des liens aussi forts. Concernant l’ouverture, je n’ai quasiment rien eu le temps de faire en prépa, mais j’ai pu en profiter davantage l’année dernière avec joie ! Le passage de l’internat à la vie en studio a aussi été un choc (bien que prévisible) qui n’a pas aidé non plus…!
Léna : Je vois, vous avez donc rencontré plusieurs difficultés… Mais finalement, j’ai pu comprendre que ça valait le coup ! Enfin, Clémence, j’aimerais clore cette interview avec une dernière question : quel conseil donneriez-vous à un.e lycéen.ne qui souhaite s’orienter dans la même voie que vous ?
Clémence : Je dirais à cette personne d’être bien sûre et certaine de la voie qui l’intéresse, d’écouter son cœur, de toujours persévérer, d’être toujours fière d’en être arrivée jusque là, de ne pas être non plus trop dure envers elle-même. Et enfin, qu’elle essaye de persévérer son goût pour la lecture, si elle l’a !