Après que la civilisation ait brutalement disparu au XVIe siècle, il semblerait qu’à présent ce soit à ses vestiges de périr.
Le tourisme de masse : un ennemi du patrimoine ?
Le tourisme culturel, bien souvent, est ce qui permet au patrimoine de rester attractif et donc vivant. Or, ce même tourisme peut paradoxalement nuire à un site ou à un bâtiment s’il est trop intense, comme c’est le cas au Pérou.
Les célèbres ruines Incas en danger
En plein cœur de la Cordillère des Andes et à 2430 m d’altitude, le Pérou renferme sa principale source de revenus, un trésor historique datant du 15e siècle : le Machu Picchu. Ancienne cité Inca et rare vestige de cette civilisation à l’échelle mondiale, le Machu Picchu détient de nombreux mystères, en partie liés à la disparition soudaine des Incas, ce qui attire amplement les foules. Cet extraordinaire lieu, pourtant classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, est victime de son succès et semble menacé par la surfréquentation touristique qu’il endure.
Dans les faits :
Depuis les années 1990, la fréquentation annuelle du site a triplé pour atteindre le million et demi de visiteurs en 2018. Ces importants flux touristiques sont à double tranchant : à la fois une aubaine pour l’économie locale mais aussi un désastre pour la préservation du lieu.
Voilà aujourd’hui plus de 10 ans que l’UNESCO voit rouge en ce qui concerne le futur du site. En 2019 le Machu Picchu a même été menacé de figurer sur la liste du patrimoine mondial en danger ce qui a provoqué une vague de mises à jour concernant les conditions d’accès du site de la part des autorités péruviennes en charge du lieu.
Déjà en 2017, de nombreuses directives semblaient tourner autour de la mise en place d’une limite du nombre de visiteurs. Or la limite placée à environ 6000 visites quotidiennes effleurait de peu le record historique de fréquentation du site. Cependant, depuis 2019, la volonté de protection apparaît au travers de la répartition nouvelle de la fréquentation du site tout au long de la journée afin de limiter l’engorgement via un système de créneaux qui comporte un accès limité en temps et en capacité d’accueil . Ainsi il existe à présent trois plages (matin, midi et après-midi) d’une durée de 4 heures respectives pouvant accueillir un maximum de 600 personnes chacune.
La surfréquentation a indirectement d’autres incidences qui s’avèrent désastreuses: la déforestation, la destruction de la faune et de la flore ou encore la pollution (provoquée par les déchets laissés par les visiteurs), l’impact sur les populations locales… De plus, pour satisfaire la demande touristique, l’État péruvien a entrepris la construction d’un nouvel aéroport à Cusco, proche du site, avec la promesse qu’il n’en subirait aucune nuisance.
Épidémie mondiale : une aubaine pour la protection d’un patrimoine en péril ?
Suite à la pandémie du COVID19, le Machu Picchu n’a pas été visité pendant près de 8 mois et, lors de sa réouverture, il a dû se plier aux exigences sanitaires qui limitent encore davantage la fréquentation trop intensive du site.