
Les espaces difficiles d’accès ont toujours fasciné l’humain. Depuis l’Antiquité, un désir d’exploration, de curiosité et de conquête de ces espaces est présent, qu’il s’agisse de l’espace extra atmosphérique, ou bien des mers et des océans. Ces espaces sont contraignants et méconnus. Afin d’y accéder, il est nécessaire de déployer des moyens financiers et techniques considérables. Ainsi la conquête de ces espaces est récente et d’autant plus lorsqu’il s’agit de planètes et d’astres éloignés de la Terre comme Mars. C’est un environnement hostile pour l’humain: lumière, températures extrêmes, respiration impossible… La conquête de Mars est d’ores et déjà en cours, bien qu’ aucun être humain n’y ait encore posé le pied. Celle-ci est notamment réalisée grâce aux rovers, sondes… envoyés vers la planète par les différents pays. Ces rovers explorant Mars font émerger des enjeux multiples: politiques, géopolitiques, scientifiques, économiques…
Le premier Homme marchant sur la Lune fut Neil Armstrong en 1969. A l’époque, l’événement était révolutionnaire.
Aujourd’hui tous les regards sont braqués sur Mars et son exploration notamment grâce aux rovers. Mars semble être l’enjeu du siècle. Cinquante-deux ans après l’atterrissage d’un équipage sur la Lune, celui d’un équipage sur Mars serait-il possible? Rêve qui relève de la science-fiction ou bien futur proche?
Cependant la présence de l’humain et un projet d’une telle ampleur nécessitent une grande préparation. Elle passe principalement par l’exploration faite par les différents rovers, qui sont déjà nombreux sur la planète. Un des enjeux scientifique est aussi de découvrir s’il y a eu de la vie sur Mars ou bien si celle-ci serait possible, notamment à l’aide des nouvelles technologies. Une telle découverte pourrait révolutionner l’humanité…
Les rovers et objets sur Mars, petite chronologie:
Objet | Pays | Date | Remarque |
Mars 2 | URSS | 1971 | Contact perdu avant l’atterrissage et impact. |
Mars 3 | URSS | 1971 | Transmission stoppée 25 secondes après l’atterrissage. |
Mars 6 | URSS | 1973 | Aucun contact établi avant l’atterrissage, impact probable. |
Viking 1, module d’atterrissage | États-Unis | 1976 | Atterrissage réussi, contact jusqu’en 1982 ( 6ans) |
Viking 2, module d’atterrissage | États-Unis | 1976 | Atterrissage réussi, contact jusqu’en 1980. |
Mars Pathfinder, module d’atterrissage | États-Unis | 1997 | Atterrissage réussi. |
Pathfinder, rover Sojourner | États-Unis | 1997 | Premier atterrissage réussi d’un engin motorisé. |
Mars Climate Orbiter | États-Unis | 1999 | Impact non prévu après une erreur du système de navigation. |
Mars Polar Lander | États-Unis | 1999 | Échec de la mission, probablement après impact avec la surface. |
Deep Space 2, sonde Amundsen | États-Unis | 1999 | Première sonde accompagnant Mars Polar Lander ; échec de la mission, probablement après impact avec la surface. |
Deep Space 2, sonde Scott | États-Unis | 1999 | Deuxième sonde accompagnant Mars Polar Lander ; échec de la mission, probablement après impact avec la surface. |
Beagle 2 | Europe | 2003 | Échec de la mission : après s’être posée correctement, elle échoue à se déployer et à entrer en communication avec la Terre. |
Spirit (MER-A) | États-Unis | 2004 | Enlisé depuis avril 2009, déclaré station fixe le 26 janvier 2010. Contact perdu. |
Opportunity (MER-B) | États-Unis | 2004 | Atterrissage réussi, contact perdu le 10 juin 2018. |
Phoenix | États-Unis | 2008 | Atterrissage réussi, contact jusqu’au 2 novembre 2008. |
Curiosity (MSL) | États-Unis | 2012 | Atterrissage réussi, en activité. |
Schiaparelli (ExoMars EDM) | Europe et Russie | 2016 | Échec, impact avec la surface. |
InSight | États-Unis | 2018 | Atterrissage réussi, en activité. |
Perseverance (Mars 2020) | États-Unis | 2021 | Atterrissage réussi, en activité. |
Ingenuity (Mars 2020) | États-Unis | 2021 | Atterrissage réussi, en activité. |
Tianwen-1 (atterisseur) | Chine | 2021 | Atterrissage réussi, en activité. |
Zhurong (rover) | Chine | 2021 | Atterrissage réussi, en activité. |
Nous pouvons observer un certains nombres d’échecs mais également une présence importante d’objets sur Mars. La concurrence des puissances est importante.

Un Rover est une sonde capable de se déplacer sur un astre, cela permet de mener différentes investigations, des prélèvements, ou encore des analyses ou photographies. Les rovers envoyés sur Mars permettent d’explorer la surface du corps céleste. Le mot “rover” signifie d’ailleurs vagabond, ou bien nomade. L’exploration faite par les rovers permet de mieux comprendre la structure des roches de Mars par exemple.
Les ancêtres des rovers sont les sondes fixes, elles se différencient des robots. Elles ont simplement pour but d’atterrir. Il y a également des sondes qui ont survolé ou été en orbite autour de Mars. Les rovers sont équipés de différents instruments. Par exemple, le rover Perceverance a 7 instruments, 2 microscopes,19 caméras. Les rovers sont de plus en plus perfectionnés.
Les objets dont les rovers sur Mars ont été nombreux et le sont toujours, cela illustre bien l’importance de cette planète pour les terriens. Cela dénote aussi d’une appropriation. Les agences spatiales des pays respectifs étant la Nasa, Roscosmos, l’ESA et l’agence spatiale chinoise. À noter que l’intérêt pour Mars devient également un enjeu pour des entreprises privées, comme Space X d’Elon Musk ou Blue Origin de Jeff Bezos avec pourquoi pas un projet de tourisme spatial. Cela relève alors du New Space (commercialisation de l’espace, but lucratif). Ainsi, nous pouvons observer, surtout lorsqu’il s’agit de Mars une multiplication des acteurs étatiques, l’irruption des acteurs privés et la redéfinition des objectifs de la conquête spatiale. De plus, l’arrivée tardive de la Chine montre son désir de prendre place à cette course à l’espace, et même de dominer notamment au niveau de l’exploration de Mars qui semble être le nouvel enjeu. La conquête de Mars est à la fois un enjeu de soft power mais aussi de hard power et de smart power. L’exploration de Mars relève du soft power car c’est une vitrine à la puissance qu’elle soit politique, économique, matérielle, ou scientifique avec notamment l’étude du passé biologique. Elle mobilise ensuite des connaissances.
Ainsi, il y a un désir de conquête mais aussi de rayonnement et d’information, sachant que l’espace est déjà un enjeu lié aux satellites et à la télécommunication. Depuis 1971, il y a eu 11 missions spatiales importantes sur Mars, dont certaines se sont soldées par des échecs.
Cela équivaut à 10 tonnes de matériaux terrestres apportés sur Mars, nous pouvons donc bien voir l’importance de cette planète dans la recherche.
Dans plusieurs de ces missions, des petits robots ont été envoyés. Actuellement sur Mars se trouvent plusieurs rovers et sondes.
La conquête de Mars est à la fois l’objet de coopérations entre les puissances mais aussi de rivalités
Les premiers sur Mars ont été les Soviétiques avec toutes les missions “Mars”. Mais les États-Unis ont très vite pris une place importante et dominante. La NASA est en avance dans ce domaine. Récemment la Chine est aussi un des acteurs de la conquête de Mars. C’est un enjeu de compétition entre les puissances. Cette conquête met en rivalité les puissances spatiales.
De plus différentes recherches sont menées par les robots spatiaux. Ces investigations ont pour but de déterminer si la planète a abrité ou non de la vie. Perseverance est le cinquième astromobile. Avant il y a eu Sojourner, Spirit, Opportunity et Curiosity. Depuis le rover chinois Zhurong est aussi en service. Après un retard, la Chine devient très puissante dans le domaine spatial, augmentant le nombre d’acteurs. Une recherche est également menée pour savoir si des ressources exploitables sont disponibles sur la planète, bien que cela serait pour l’instant très coûteux. Sur Mars, du fer, du silicium, du titane, du soufre, de l’aluminium, du sable, ont été trouvés. Il a aussi été prouvé que la surface était riche en nickel. Ces ressources sont très prisées sur Terre, et relèvent du domaine économique et de la puissance des pays. C’est pour cela que le désir d’exploitation existe.
Ensuite, les explorations menées par les rovers ont déjà permis de confirmer que la planète rouge avait dans le passé un aspect radicalement différent d’aujourd’hui. Ainsi, il y a plus de 3,5 milliards d’années, Mars était rempli d’un réseau de lacs et de rivières, ainsi que d’un vaste océan. Un lac, le lac Jezero, aurait existé. Il aurait eu un diamètre de 35 km. Cela laisse penser qu’il est possible de trouver des traces de vie, et dans une perspective future qu’il pourrait y avoir une possibilité d’habiter sur Mars. L’exploration humaine est l’un des enjeux. Cependant, cela reste plutôt pour l’instant utopique. Mais, la NASA aimerait bien envoyer des humains sur Mars dès 2033.
Un projet de ville sur Mars a fait l’objet d’une modélisation virtuelle mais cela reste du domaine de l’imaginaire futuriste et peu envisageable. C’est par exemple le projet de Jeff Bezos avec ses “villes capsules”.
Toutes ces recherches représentent un enjeu également, car elles mobilisent des compétences et créent des emplois.C’est aussi un souhait de la Chine. Le lac Jezero abritait des dépôts de silice hydratée et c’est un minéral connu sur terre pour abriter des coquillages et des coraux. S’il y a eu de l’eau, il pourrait par exemple y avoir eu une prolifération de microbes, comme sur Terre ou bien d’éponges. Mais c’est une simple hypothèse, cela ne signifie pas forcément qu’il y a eu de la vie sur Mars ou que celle-ci est possible.La comprendre et l’étudier sur Mars pourrait permettre de mieux comprendre ce qu’il se passe sur Terre. Mais, ce serait aussi révolutionnaire, même d’un point de vue philosophique, nous ne serions plus les seuls êtres vivants dans l’univers. La découverte de la silice est liéé à un accident: la roue cassée du robot Spirit avait fait un sillon qui a permis d’observer cela.
Le lac a disparu suite à un changement hydrologique et les rovers vont étudier ce changement.
Toutes ces observations permettraient de comprendre les grands changements géologiques dans l’histoire de Mars et donc en prolongement ceux de la Terre, comme la disparition des dinosaures. Les études faites sur Mars pourraient nous en apprendre plus, par exemple sur la naissance de la vie et cela pourrait aussi s’appliquer à la planète Terre. Sur Mars, les rovers vont prélever des échantillons pour tenter de faire avancer la science et apporter de nouvelles connaissances.
Les rovers ont également pour but de cartographier la planète. Il a été montré que Mars était composée de cratères. Mars ressemblerait plutôt à une sorte de désert abandonné; la vie serait donc plutôt inattendue. Tout cela montre aussi les techniques mises en place par les puissances: c’est inimaginable de pouvoir voir des clichés d’une planète qui se trouve pourtant à des millions de kilomètres de la terre. Et ceci est possible grâce aux rovers. Le rover Perseverance est déployé autour de la zone de l’ancien lac, tandis que Zhurong se situe vers une sorte de pleine. Perseverance a d’abord échoué à prélever son premier échantillon sur Mars cependant comme les autres rovers, il a fourni de nombreux clichés permettant de mieux connaître la planète rouge. Ainsi, il a été prouvé que la planète Mars partage de nombreuses caractéristiques avec la Terre. De plus, les recherches sont articulées autour de cette planète et non une autre car elle est assez proche de la Terre: il faut environ sept mois pour y aller. C’est ce qui la rend plutôt accessible même si cela reste complexe. Les températures ont été étudiées mais elles sont assez extrêmes. Ainsi le rêve de vivre sur Mars est complexe à cause du froid, ou de l’absence d’oxygène mais également à cause du champ magnétique. Cela pourrait être nocif pour la vie, cela relève de la science-fiction mais les recherches font que cela s’approche de plus en plus de la réalité.
C’est très cher, et cela relève de la pensée transhumaniste. Les prélèvements effectués par les rovers devraient être ramenés sur Terre grâce à d’autres missions. Les technologies pour explorer la planète rouge (nom lié à la présence d’oxyde de fer) montrent l’importance et les moyens mobilisés qu’ils soient intellectuels, financiers ou bien techniques et technologiques. Les Émirats Arabes Unis interviennent aussi peu à peu dans la conquête de Mars. Cependant, cette conquête pose des questions par exemple avec le respect du traité de l’espace signé en 1967. La question de l’appropriation est remise en cause. L’intervention d’entreprises privées amène cette question encore plus au centre du débat. La conquête suscite des rivalités, par exemple entre les États-Unis et la Russie et maintenant la Chine mais aussi des coopération entre différentes puissances pour rechercher ensemble et coordonner leurs savoirs. Ce qui relève de la coopération internationale. La planète est explorée par les rovers car c’est un nouveau front pionnier. C’est-à-dire un territoire inhabité puis qui est convoité, avec un désir d’occupation par les sociétés humaines.
Les recherches sur Mars et dans l’espace peuvent faire avancer parallèlement celles sur Terre. La fabrication d’oxygène par le robot Perseverance a été une grande réussite et redonne peut-être de l’espoir pour la future conquête de Mars. Il a transformé le CO2 de l’atmosphère de Mars en O2, ce qui est une première sur une autre planète. La production a été de 5 grammes soit l’équivalent pour respirer 10 minutes pour un astronaute ayant une activité normale. Cela pourrait être utilisé dans le domaine médical sur Terre notamment.
Ainsi, les enjeux géopolitiques liés à la conquête de Mars et aux rovers sont nombreux. Ils mettent en rivalité les différentes puissances, avec une place de plus en plus importante pour la Chine. L’émergence d’acteurs privés est aussi observable. Malgré les rivalités, des coopérations sont également observées. Les rovers ont pour but l’exploration, cela alimente finalement cette curiosité, mais aussi ce désir de conquête qui animent l’humanité avec des enjeux multiples pour affirmer la puissance.

Sources:
Manuel d’hggsp
Wikipedia
Sciences et avenir
Ouest France
Numera.com
Libération
Courrier International
Le Monde
Brut
Arte
Le Figaro
Europe 1
National geographic
Le petit astronome
The curiosity.fr
Illustrations personnelles