L’ Amoco Cadiz était un pétrolier “supertanker” lancé en 1974 par la société américaine Amoco (ex Standard Oil Company), spécialisée dans le transport et la distribution de produits pétroliers et chimiques. Il était chargé d’acheminer du pétrole du Golfe Persique vers l’Europe. Mais le 16 mars 1978 il sombre au large des côtes bretonnes, en face de Portsall (Finistère). Ce naufrage a été causé par une irréparable avarie de gouvernail au milieu d’une tempête, mais il n’ a fait aucun blessé puisque les membres de l’équipage ont pu évacuer le navire à temps.
Ce naufrage causa une importante marée noire, qui est encore considérée aujourd’hui comme l’une des plus graves de l’histoire. En effet, pendant plus de deux semaines, le navire a libéré plus de 220 000 tonnes de pétrole dans l’océan; les plages étaient souillées de pétrole, les images choquant la population.
La Bretagne a fréquemment été touchée par des marées noires, consécutives aux naufrages du Torrey Caynon en 1967 (entre le Royaume-Uni et la France) , du Gino en 1979 puis du Roscoff en 1980. Il a pu être dit que les mers qui bordent la Bretagne sont en quelque sorte des “réservoirs de carburant à ciel ouvert”.
Réaction de la population face à la catastrophe
Au lendemain de l’événement, la population se réunit afin de souligner son mécontentement. En effet, les syndicats de pêcheurs se réunissent: près de 15000 personnes sont à Brest le 27 mars 1978, des groupes étudiants s’ organisent et prennent part à des actions violentes.
Les répercussions de ce tragique événement
Le naufrage de l’Amoco Cadiz a eu des multiples répercussions sur la vie quotidienne de la population. En effet, au lendemain de cette catastrophe le secteur touristique est en péril et les pêcheurs sont bloqués à terre en raison de la pollution de la mer. Ceci explique donc l’ ampleur économique qu’a eu cette catastrophe. Mais celle-ci a également eu un impact écologique important: les huitres et les poissons sont empoisonnés et plus de 40000 oiseaux meurent.
Un procès entre l’ Etat et les élus locaux contre la société américaine
Afin d’obtenir des réparations, l’État et les communes de Bretagne touchées par la catastrophe mènent un combat juridique contre la société Amoco devant la justice américaine à Chicago.
L’ objectif des 90 élus bretons et de l’État est de démontrer que la société Amoco est responsable de cette catastrophe. Après 14 ans de procédure complexe et tendue, la société Amoco est finalement condamnée. Les collectivités bretonnes et l’Etat français reçoivent 1,25 milliars de francs (environ 190 millions d’euros) de la part de la société américaine.
La réaction de l’État français
Au lendemain du naufrage de l’ Amoco Cadiz, l ‘Etat français déclenche le plan d’ urgence ” Polmar”. Ce plan d’intervention est utilisé en cas de pollution marine accidentelle et sert à coordonner le personnel et les moyens de lutte. Ce plan prend part pour la première fois au moment de cette catastrophe au large des côtes bretonnes.
Beaucoup de volontaires affluent de toute la France afin d’ aider les 35 000 militaires déjà présents sur place et mobilisés. Pendant plus de 13 semaines, près de 300 kilomètres de littoral vont être nettoyés . Des agriculteurs vont venir labourer les plages proches de la catastrophe et beaucoup de jeunes viendront également pour aider les sinistrés et agir contre cette catastrophe: des jeunes de 17 ans ou moins participent à ce nettoyage avec de très faibles moyens ( pelles et seaux) et même si cela comporte des risques divers pour leur santé .
5 mois après la catastrophe, l’État se dote d’ un remorqueur de haute mer afin de pouvoir réagir en cas de nouvelles catastrophes de même type. Ces remorqueurs sont capable d’ intervenir 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. De plus, le rail d’Ouessant, qui est la route des cargos, est repoussé vers le large afin de limiter l’ impact d’ une nouvelle catastrophe sur les côtes bretonnes et de permettre ainsi d’ agir plus rapidement. Toutes ces mesures sont prises afin de pouvoir éviter une même situation que celle vécue en 1978 .
Des lieux de mémoire
Aujourd’hui encore, le naufrage de l’ Amoco Cadiz est présent dans la mémoire de tous les citoyens; malgré tous les efforts entrepris par la population et l’ Etat, le naufrage de ce bateau est considérée comme une des pires catastrophes maritimes au large des côtes bretonnes. Des lieux de mémoire sont donc construit comme notamment celui présenté ci dessous afin de ne pas oublier cette catastrophe majeure.
L’ exploration de l’ épave est aujourd’hui possible suscitant l’intérêt des quelques plongeurs.
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Amoco_Cadiz
https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/M6YWLQgdegLgZQ2tqyWDUjTeHoM/930×620/regions/2020/06/09/5edf36861699f_portsall_2-3047555.png ( Deuxième image)
https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSGi4SMueqHMXpDtDRp19OJ8rtWAzvuOuNTSg&usqp=CAU ( sixième image)