L’installation de la dictature dans la Russie de Poutine

L’histoire de Vladimir Vladimirovitch Poutine commence à St Pétersbourg en Russie, à Leningrad en URSS. Ses 2 parents ont vécu le déchirement de la Seconde Guerre mondiale dans le camp de l’armée rouge, ses parents l’ont donc éduqué à ne jamais oublier. Son austérité bien connu s’est donc probablement installée dès son enfance.
Vladimir Poutine va alors commencer tout en bas de l’échelle du contre-espionnage soviétique.
En 1996 Sobtchok n’est pas réélu Maire de St-Petersbourg et Vladimir Yakovlev prend sa place et le fidèle Poutine démissionne et doit une nouvelle fois se réinventer. Il est appelé à Moscou pour un poste dans l’administration Présidentielle. Après avoir été assigné aux tâches juridiques secondaires, on lui confie des responsabilités plus importantes dans l’Administration. Parallèlement, l’état de santé du Président Eltsine se dégrade à vue d’œil. A ce moment, Boris Eltsine semble déterminé à conserver son poste et à décider lui-même qui sera son successeur. Poutine vit la brèche et décida de saisir l’opportunité.
Quelques années plus tard, la fin de l’ère Eltsine semble se dessiner et Vladimir Poutine apparaît, aux yeux des oligarques omniprésents dans le Régime, comme le candidat parfait. Sa candidature est appuyée par Boris Berëzovski, milliardaire et député et qui détient la chaine principale du pays. Celui-ci est partisan de la Présidence de Poutine et va lui annoncer lui-même que les groupes de pouvoirs russes pensent à lui pour remplacer Boris Eltsine. Alors que le futur président était en vacances a Biarritz, il est surpris de la nouvelle mais surtout très honoré. Son séjour est alors écourté et il se rend a Moscou sur le champs. Un mois plus tard, Vladimir Poutine est nommé Premier ministre par Boris Eltsine mais il lui reste une étape : se faire aimer et connaitre du peuple russe car beaucoup de citoyens ne croient pas en la Présidence de Poutine.
En décembre 1999 Boris Eltsine, trop malade et faible, démissionne. Poutine devient alors président par intérim et sera le nouveau Président de la Fédération de Russie trois mois plus tard.
Afin de répondre aux aspirations du peuple russe et s’inscrire sur un temps long, le président Poutine va trouver un moyen d’affirmer sa complicité avec son peuple : un contrat tacite dont les termes sont divers. Ce contrat a permis a Poutine de demeurer encore au pouvoir et de ne faire l’objet d’aucune contestations.

Nous nous souvenons toujours de la Russie lorsque nous discutons des problèmes de la démocratie.

Vladimir Poutine

Depuis son premier mandat, le gouvernement de Poutine a été confronté à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne les attentes du peuple russe qui celle-ci ont était répertorier dans un contrat tacite avec le gouvernement donnant donnant.  Les attentes du peuple russe envers le gouvernement de Poutine peuvent être regroupées en plusieurs catégories, allant de la sécurité nationale à l’économie.

 En termes de sécurité nationale, les citoyens russes attendent de leur gouvernement qu’il protège le pays contre les menaces extérieures. Cela inclut la lutte contre le terrorisme et la défense des intérêts de la Russie dans les relations internationales.

Cependant, les attentes les plus importantes du peuple russe concernent l’économie. Depuis les années 1990, la Russie a connu des réformes économiques et politiques importantes, mais de nombreux citoyens ont encore le sentiment que le gouvernement n’a pas réussi à répondre à leurs besoins économiques.

En particulier, les Russes veulent que le gouvernement de Poutine résolve les problèmes liés à l’emploi, aux salaires, aux pensions et à l’inflation. Les travailleurs russes attendent une économie stable, avec des opportunités de carrière et des salaires décents, tandis que les personnes âgées souhaitent une pension qui leur permette de vivre. De nombreux Russes sont préoccupés par l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat.

Et bien que certains russes soient satisfaits des progrès réalisés au cours des dernières années, d’autres continuent d’être frustrés par le manque de progrès en matière de réformes économiques et de développement social.

A la même période, le gouvernement de Poutine a également été critiqué pour des problèmes tels que la corruption et la restriction de la liberté d’expression. Certains Russes estiment que ces problèmes sont des obstacles majeurs à la prospérité économique et à la démocratie. Tout cette frustration a donc conduit à une rupture du contrat tacite entre le gouvernent et le peuple.

Depuis la rupture du contrat, plusieurs conséquences ont été observées en Russie, notamment une augmentation du mécontentement de la population russe qui est de plus en plus critique envers le gouvernement et les dirigeants politiques. Les citoyens expriment leur mécontentement face à la corruption, les inégalités économiques, les restrictions des libertés individuelles, et d’autres problèmes.

On observe également une baisse de la popularité de Poutine : le taux d’approbation de Vladimir Poutine a considérablement diminué ces dernières années. Les électeurs sont de plus en plus méfiants envers le gouvernement et remettent en question sa capacité à répondre aux besoins et aux attentes de la population.

Nous constatons aussi une augmentation des manifestations de rue en Russie, avec des manifestations massives en 2019 et 2021, en réponse aux nombreux problèmes soulevé par le peuple russe comme, la mauvaise gestion de la pandémie de COVID-19.

L'effritement du contrat tacite


Le 24 février 2022 marque sans doute une rupture sans précédent dans le contrat tacite qui unie depuis des dizaines d’années Vladimir Poutine et son peuple. Sa décision infondée du déclenchement d’une guerre au XXI -ème siècle semble être le reflet d’un homme isolé, déconnecté de son peuple et ayant perdu de vue ses aspirations. Les attentes des Russes n’étaient en rien impérialistes ni militaires. La prospérité économique, l’emploi massif et la sécurité du pays demeuraient les seules aspirations des russes. Le déclenchement de la guerre du 24 février 2022 a immédiatement entraîné une réaction conjointe de l’Union Européenne et des Etats-Unis avec des paquets de sanctions financiers.
Vladimir Poutine avait largement construit son économie autour des interactions, échanges avec l’Europe, notamment au niveau énergétique avec le pétrole et le gaz. Suite aux sanctions occidentales, l’inflation russe a atteint un pic à 17,8%. De plus, début mars, soit une semaine après le déclenchement de la guerre, le rouble était tombé à son plus bas niveau face au dollar et à l’Euro, conséquence de l’annonce des sanctions occidentales, notamment le gel des réserves de la Banque centrale russe détenues à l’étranger. Malgré les sanctions occidentales, il est aujourd’hui juste d’affirmer que l’économie russe a subi un choc très lourd mais a tout de même résisté. Cependant, certains secteurs sont frappés de pleins fouet par les sanctions occidentales comme l’automobile qui a enregistré en avril dernier une baisse de 78,5% dans la vente de véhicule. L’Industrie d’aviation russe doit également composer avec la fermeture des espaces aériens imposés par l’Europe, les États-Unis, le Royaume-Uni et le reste du monde. Ces mesures ont considérablement ralenties l’activité généré et ont entrainé une explosion du prix du billet depuis la Russie. En conséquences de tout cela, en mai 2022, le Ministre de l’économie et des Finances russe a indiqué prévoir une contraction de l’économie de l’ordre de 7,8 à 8,8%  pour l’année 2022. Il s’agit alors de la chute du PIB annuel la plus importante des 20 dernières années pour le pays. Les attentes du peuple russe, à l’arrivée de V. Poutine étaient de retrouver une stabilité et un élan économique après la chute de l’URSS en 1991. Le président de la Fédération de Russie est largement parvenue à offrir cette robustesse économique. Cependant, il se pourrait bien que ses allants impérialistes viennent gâcher des efforts économiques importants. Ainsi, nous pouvons l’affirmer, les sanctions occidentales et le déclenchement de la guerre ont déjà et vont continuer d’atteindre gravement l’économie russe, entraînant une rupture du contrat qui liait, sur le plan économique, Vladimir Poutine et son peuple.


L’autre accord qui unifiait le Président russe et ses compatriotes résidait évidemment dans la sécurité intérieur et extérieur du pays. Le 21 septembre, après avoir mesuré les reculs et les défaites militaires immenses de son armée en Ukraine, le président Poutine a annoncé la mobilisation partielle de 300 000 réservistes. Des jeunes russes de 17,18 ans ont été envoyés sur la front en Ukraine. Certaines familles se sont retrouvées détruites par la mort d’un proche en Ukraine. De plus, des centaines de milliers de personnes ont tenté de fuir la Russie, par voies aériennes ou en voiture, créant des files kilométriques aux frontières. De nombreuses manifestations ont éclaté à Moscou et dans des dizaines de villes russes. Une forte répression policière les a accueillis, plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées. Là encore, en quelques jours, la sécurité intérieure des familles et du peuple qu’avait promise Vladimir Poutine fut trahie rompant à nouveau ce fameux contrat tacite.
Lors de son arrivée au pouvoir, le Président russe avait permis à la Russie et son peuple de retrouver une place de choix et centrale dans la Communauté Internationale. S’il y est largement parvenu en développant, en Europe, une dépendance aux énergies russes, le déclenchement de la guerre en Ukraine a bouleversé cette volonté de mettre la Russie au cœur des relations Internationales. Aujourd’hui, les Occidentaux tournent le dos à la Russie pour soutenir l’Ukraine, les États-Unis en tête. Vladimir Poutine n’a plus d’alliés puissants et est obligé de se tourner vers la Chine voire même de se soumettre à l’Inde et l’Asie. Là encore et toujours, le contrat est rompu.
Si le contrat tacite en Vladimir Poutine et son peuple a admirablement tenu pendant 20 ans, il semble que le déclenchement de la guerre en Ukraine soit un tournant dans cet ordre établi qui paraissait pourtant solide. L’économie russe va continuellement s’affaiblir, courant le risque d’un effondrement. La sécurité intérieure a été remplacée par la crainte d’un élargissement de la mobilisation partielle vers la mobilisation générale, l’armée russe recule et cède du terrain de jour en jour. Face à cela, nous pouvons affirmer que le contrat est rompu et imaginer les conséquences possibles de cet événement. Face à cela, nous pouvons imaginer que s’il n’est pas encore rompu, le contrat semble largement entaché du seul fait de l’action résolue du Président Poutine. Il apparait donc envisageable de constater et d’imaginer les conséquences possibles de la rupture de contrat liant Vladimir Poutine et son peuple.

La chute de l’URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du siècle dernier.

Vladimir Poutine

L’histoire de la Russie à toujours été singulièrement marquée par la grandiloquence. D’abord, son immense territoire donne le ton de sa puissance. Son hégémonie a souvent étonné le monde. La chute de l’URSS a marqué le retour de la liberté pour beaucoup, mais a aussi éveillé les orgueils russes. Vladimir poutine a toujours considéré cet événement comme “une erreur majeur” dans la construction de la puissance russe. C’est donc basé sur cette nostalgie d’hégémonie mondiale que celui qui détient encore le pouvoir en Russie a reconstruit, renforcé puis fait basculer son pays dans une dictature aux allants impérialistes et belligérants. Le contrat tacite qui unit Vladimir Poutine à son peuple est basé sur le désir de prospérité du coté du peuple et sur le désir de longévité et de pouvoir du coté de Poutine. Ce contrat, jusqu’au 24 février 2022, tenait fermement et semblait être parti pour durer quelque décennies encore. C’est après une année et demie d’isolement lié a la pandémie de COVID-19, que le monde a retrouvé un Poutine changé: plus violent, falsificateur de l’histoire et porté par un mensonge continu. C’est dans ce contexte que le chef du Kremlin a pris la décision historique du retour de la guerre au XXI -ème siècle en ordonnant l’invasion de l’Ukraine aux titres de motifs fallacieux. Si cette décision a pu satisfaire temporairement ses pulsions impérialistes, elle remet en cause bien des aspects du contrat que lie les aspirations de Poutine à celles de son peuple. La prospérité économique s’en trouve menacé, comme la place de la Russie dans le monde. Ce qui paraissait aux yeux de Poutine comme une évidence pour son pays pourrait bien signifier la fin de son ère a la tête du régime.

Sources:

Wikipédia:site, Courrier International : journal, Poutine Maitre du jeu ? de Jacques Baud:livre ,Le monde : journal , “l’histoire de Vladimir Poutine” Gaspard G : vidéo YouTube.

Nous avons utilisé ces sources car ce sont des sources faibles, mais aussi des sources avec différents points de vue comme par exemple une vision plus Occidentale avec le journal Le Monde et une vision plus hostile à l’Occident avec le livre ; Poutine, maître du jeu ? de Jacques Baud.