Le Rwanda, petit pays de l’Afrique de l’Ouest, a connu différentes turbulences géopolitiques ces 30 dernières années. Ce pays a notamment connu l’un des pires génocide du XXème siècle. Cependant une démocratie a quand même pu s’installer : quelle est la situation de ce régime politique, moins de 30 ans après les tragiques événements des années 1990 ?
Un pays traversé par un important épisode génocidaire dans les années 1990
Le 1er octobre 1990, un conflit opposant les partisans du gouvernement de Habyarimana plaça le pays dans une guerre civile. Le président rwandais Juvénal Habyariamana menait un régime autoritaire pro-Hutus depuis 1973, il se heurta rapidement au Front patriotique rwandais, un groupe tutsi mené par Paul Kagamé. Le gouvernement, principalement composé de Hutu, accusa le Front patriotique Rwandais de vouloir prendre le pouvoir pour ensuite favoriser le retour des Tutsis dans leur pays. Des accords de paix furent finalement signés en 1993 après près de 3 ans de guerre.
Cependant la mort du président Juvénal Habyarimana à la suite d’un attentat le 6 avril 1994 déclenchera l’un des plus grands massacres du XXème siècle. D’avril à juillet 1994, le Rwanda connaîtra un véritable déferlement de haine contre les Tutsis, un vrai massacre commis par les Hutus qui causa, selon l’ONU, la mort de 800 000 Rwandais qui furent massacrés pendant ces 3 mois.
Passage à la démocratie avec Paul Kagamé
Pour commencer à aborder le sujet de la démocratie, il est important de présenter celui qui est aujourd’hui considéré comme “L’Homme Fort” du Rwanda : Paul Kagame.
Paul Kagame est un Tutsi qui est né en l’année 1957 dans la ville de Gitarama, qui est située au centre du Rwanda. Dès sa naissance, celui ci est condamné à grandir en Ouganda à partir de 1959. Kagame a fait de nombreuses études dans la “Old School” de Kampala. Il fera par la suite une formation à l’école supérieure de guerre dans l’état du Kansas au états Unis.
Quelques années plus tard, celui ci participe à de nombreux combats face aux forces génocidaires, ainsi qu’à la résistances face au régime d’Idi Amin Dada, en Ouganda en compagnie de plusieurs réfugiés Rwandais.
Le 23 Mars 2000, après la démission soudaine de Pasteur Bizimungu, il devient le 17 avril suivant président de la République. Il se fait élire avec de très grands pourcentages de voix, il se fait d’ailleurs réélire en 2010 en obtenant 93% des voix. En 2018, après avoir été réélu aux élections de 2017, Paul Kagame se fait aussi désigné pour être président de l’Union Africaine jusqu’en 2019.
Au vu de certaines action que Paul Kagamé fait en tant que président, on peut se demander si au final, ce président ne ferait pas du Rwanda une démocrature. En 2015, Kagamé choisit de modifier la constitution votée par des députés après le serment qu’il a fait en 2000, afin de faire passer la durée d’un mandat présidentiel de sept à 5 ans, ce qui ferait inévitablement refaire un mandat de 7 ans à Paul Kagame de 2017 à 2024. Cependant cette décision est très critiquée par certaines puissances démocratiques comme les États-Unis. Mais la population l’a-t-elle bien pris? Pour le vérifier, on peut se pencher sur le résultats des éléctions de 2017. Le résultat vous demandez vous? Le 3e mandat de Paul Kagame a été approuvé à plus de 98%. Il est considéré par certains comme un visionnaire, un sauveur grâce à ses actions contre le génocide, d’autres le considère comme un despote. Nous pouvons étudier les différentes opinion des revues et journaux parus sur ce sujet.
Selon l’essayiste Camerounais Yann Gwet, dans une tribune publié sur jeuneafrique.com, le problème démocratique au Rwanda réside surtout sur le fait que “les mots “Minorité” et “Majorité” sont problèmatiques“, il continue son argumentation en écrivant que le principe de majorité et la minorité est uniquement politique, et en aucun cas ce concept appartient à l’histoire du pays.
Une autre tribune, cette fois rédigée par le “Groupe Mars“, un groupe composé de 30 personnalités françaises rassemblées pour réaliser des analyses sur des enjeux international, dénonce les membres du FPR comme étant une “dictature“, “anti-démocratique”. Ceux-ci seraient protégés par leur statut de de protecteurs des victimes du Génocide. Cette dénonciation est due au fait qu’ils veulent un pouvoir “sans partage”.
Dans un ouvrage publié en 2011 intitulé “Relative Democracy : Rwanda Perspectives on Representative Gouvernement” de Gabriel Magnus Nahmias, celui ci accuse également le problème des différentes ethnicités comme étant la principale “malédiction” des problèmes démocratiques du pays. Mais il ne s’arrête pas là, le chercheur continue son développement en indiquant qu’il ne faut pas baser le concept démocratique sur le point de vue américain, en effet celui ci ne considère pas les États Unis comme étant un pays démocratique, il explique l’exemple de la place des femmes en politique. Les femmes au congrès États-Uniens ne représenteraient que 18%, alors qu’au Rwanda, celles-ci représenteraient 56%. “Qui peut dire que les femmes sont bien représentées aux États-Unis?” dit-il.
L’état du Rwanda actuellement
Aujourd’hui il reste encore des tensions entre hutus et tutsis. Mais ces relations se sont relativement apaisées au sein du pays. Après le génocide de 1994, beaucoup de Tutsis ont fuient hors du Rwanda pour espérer trouver une meilleur qualité de vie. On compte plus de deux millions de réfugiés dans les pays alentours comme le Burundi ou l’Ouganda. On compte environ 245 000 réfugiés rwandais en République démocratique du Congo et 10 200 en République du Congo. Cette migration était non seulement externe vers les pays au alentours mais aussi au sein même du pays.
De nos jours ont peu noté plusieurs interventions mené par le Rwanda. Selon France24.com, l’armée rwandaise est venu lutter contre la menace djihadiste au Mozambique. Grâce à cette aide leurs force ont pu reprendre la ville portuaire Mocimboa da Praia. On observe aussi leur interventions en Centrafrique contre cette menace.
Les relations entre la France et le Rwanda ont toujours été relativement complexe selon lemonde.fr. De plus une rencontre diplomatique entre E.Macron et P.Kagame a eu lieu en 2017, ce qui montre la proximité entre les deux pays.
Malgré le génocide de 1994 et les différentes tensions qu’il y a eu au sein du pays, le Rwanda a su sortir de la dictature menée depuis ces longues années. On doit cela notamment au président actuel du Rwanda même si il reste beaucoup critiqué pour sa manière de gouverner. On voit que le passage à la démocratie a perduré jusqu’à nos jours, ce qui montre qu’une transition démocratique est possible malgré un passé traumatique.