Entre 2018 et 2019, Julie, une étudiante française de 20 ans est partie, durant son cursus aux Beaux-Arts, à Rio de Janeiro au Brésil. Elle a donc vécu de l’intérieur la présidence Bolsonaro (2019-2023) et ses tentations de retour à la dictature. Elle témoigne.
En septembre 2018, Julie M. arrive à l’aéroport de Rio de Janeiro au Brésil. A cette période le président de gauche M.Temer est au pouvoir. Il exerce au sein d’un pays qui est une démocratie depuis la fin de la dictature (1964-1985). Cependant, durant la fin de son mandat, le pays subit une crise démocratique politique et économique.
Le 1 janvier 2019, Julie se rend à son école d’art lorsqu’elle apprend les résultats de l’élection présidentielle : Jair Bolsonaro a gagné les élections ! Il devient le chef d’Etat d’une des grandes puissances mondiales.
La population est alors marquée par une extrême « polarisation », qui divise le pays en deux et qui s’est renforcée pendant la campagne présidentielle très tendue. D’un côté, la droite et l’extrême droite sont favorables à Bolsonaro : ils organisent des fêtes pour célébrer la victoire de leur favori (on les appelle les Bolsominions). Puis d’un autre côté, la gauche et le centre, et notamment une bonne partie des étudiants, sont loin d’être enchantés par cette victoire. Julie ainsi que ses amis font partie de ce groupe.
A l’université elle a rencontre un garçon Geronimo qui est devenu son ami. Il lui explique la situation politique dans laquelle se trouvait le pays et comment Bolsonaro s’est fait connaitre :
« le gouvernement du président Lula était en crise c’est à ce moment-là que Bolsonaro s’est fait connaitre : il a associé les idées de corruption avec les partis de gauche. Cette idée est relayée par les médias. Bolsonaro a tenu un discours populiste en soutien à dieu, à la famille, un discours fasciste, avant même la corruption. Sa popularité a commencé à augmenter via internet avec un discours populiste en disant des propos peu cohérents. »
Lors de son mandat présidentiel, Bolsonaro a régulièrement eu des élans dictatoriaux. Julie en a été témoin.
Elle et ses amis ont participé à des manifestations pour lutter contre des lois xénophobes que Bolsonaro a fait passer. Geronimo et Julie ont aussi assisté a des prises de parole du président homophobes, racistes, xénophobes et sexistes. D’après Julie il a aussi évoqué « un discours économique libéral. Il voulait diminuer la part de l’état dans l’économie et voulait privatiser les grandes entreprises mais il n’a pas réussi. Quant à l’autoritarisme il a été élu de façon démocratique mais il a eu tendances a renvoyer certains ministres qui n’étaient pas d’accord avec lui, ce qui s’est accentué pendant la période du COVID 19 avec son ministre de la santé et ses propositions de gestions de la pandémie ».
Geronimo rajoute : « Bolsonaro est un ancien militaire et souvent militaire et dictature sont liée. Rien qu’au Brésil les militaires ont fait un coup d’état et ont mis en place de 1964 à 1985 un régime dictatorial ».
Quelques mois ont passé et le voyage de Julie touche à sa fin elle retourne donc en France. Quand se déroule les nouvelles élections présidentielles au Brésil, Julie, qui est resté en contact avec Geronimo, lui demande donc comment elles se sont déroulées : « Depuis que tu es retournée en France, Bolsonaro s’est rapproché de TRUMP et il a mis en place une très forte campagne de fake news pour gagner les élections. Il a également accentué la crise financière au Brésil et a fait baisser le real (la monnaie brésilienne).
Cependant, le 30 octobre 2022, Bolsonaro est battu au second tour des élections présidentielle par Lula da Silva, candidat de la gauche.
Le voyage de Julie a été une expérience formidable pour elle. Son témoignage nous a permis de voir une société brésilienne extrêmement polarisée à travers les yeux d’une étudiante française. Suite à son rapprochement avec l’ancien président américain, Bolsonaro est qualifié de « Trump du Brésil ». En 2023, il a été condamné à 8 ans d’inéligibilité par le Tribunal suprême électoral brésilien.
Lanna L. et Flavie M.