
Classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987 Venise et sa lagune sont aujourd’hui menacées par la perte de cette place au sein de l’organisation. En effet, d’après l’Unesco certains facteurs comme le tourisme de masse ou encore les inondations chroniques dégradent les bâtiments et déstabilisent l’écosystème de la lagune. De plus, il se trouve que le réchauffement climatique aurait un effet amplificateur sur ces dégradations. Mais quel sera donc l’avenir de Venise face à ces inondations répétitives et omniprésentes ? Le changement climatique est-il responsable de la destruction de la ville ? Venise, bientôt sous l’eau ?
image : govoyages.com
Située sur les rives de la mer Adriatique, Venise est par conséquent une importante ville portuaire du nord-est de l’Italie. Elle est par ailleurs un site touristique plus que convoité puisque Venise accueille entre 25 et 30 millions de visiteurs annuels. Un tourisme si important qu’il en vient à faire fuir les habitants de la ville qui ne le supportent plus : on estime une diminution de moitié de la population vénitienne en 40 ans. De quoi mettre en question le bénéfice issu de cette manne touristique, et, par des mesures de restrictions, commencer à limiter le nombre de touristes dans le centre.
De plus, au vue de sa position géographique, la cité des masques est soumise à un phénomène naturel d’enfoncement qui peut être aggravé par l’Homme comme par exemple dans les années 1970 avec l’exploitation de gaz situé sous la ville. Venise est une ville particulièrement exposée aux inondations et ainsi s’ajoute au tourisme de masse un autre phénomène qui impacte de plus en plus la reine de l’Adriatique: il s’agit du phénomène d’acqua alta.
Ce sont des inondations correspondant à des pics de marée particulièrement prononcés entraînant la submersion de la ville se produisant généralement entre l’automne et le printemps.
La place saint Marc sous l’eau ?
C’est littéralement devenu une habitude pour les Vénitiens puisque l’Acqua Alta peut se produire jusqu’à environ une vingtaine de fois par an. Plusieurs zones de la ville se retrouvent donc inondées; sans parler des conditions météorologiques venant s’ajouter au phénomène et participant ainsi à amplifier ces inondations. Par ailleurs, la fréquence de l’Acqua Alta est de plus en plus importante au fil des ans comme le montrent les graphiques ci- dessous.
La ville se trouve donc noyée sous les inondations et sous le tourisme de masse qui ne sont pas sans dégâts et conséquences pour l’environnement de la cité. Et devinez quoi ? Les inondations n’ont pas prévu de s’arrêter ! Mais bien au contraire puisque notre ami le réchauffement climatique participe lui aussi à augmenter ces phénomènes d’inondations et ainsi les destructions de la ville.
Le réchauffement climatique ?
Il est peut-être récent à l’échelle de la Terre mais il n’en est pas moins important dans les traces qu’il laisse puisqu’il se trouve qu’il participe et continuera de participer à l’augmentation du niveau des mers et océans du monde. En effet provoqué par l’augmentation de l’effet de serre il entraîne la fonte des glaciers et provoque ainsi le phénomène de montée des eaux. On comprend alors assez vite quel impact il aura sur la cité des Eaux. Menacée par ce changement climatique, Venise a donc dû mettre en place de nouvelles mesures afin de lutter et même de cohabiter avec ces inondations qui vont être de plus en plus fréquentes et de plus en plus importantes, en voici une :
- le projet “MOSE”
Encouragé par l’Unesco afin de sauver le site classé au patrimoine mondial, le projet Module Expérimental Électromécanique (MOSE) en référence à Moïse a été conçu en 1984 et lancé en 2003. Concrètement il s’agit de 78 digues flottantes capables de s’élever quand le niveau de la mer monte trop afin de protéger la ville situées aux différentes entrées de la lagune. Le projet lancé par la municipalité devait être inauguré en 2016 mais un scandale de corruption a ralenti le chantier. Outre le scandale qui a entouré cette construction, son coût a explosé au fil du temps passant initialement de deux milliards d’euros à six milliards : de quoi inquiéter et agacer les habitants qui sont impactés par ces inondations notamment dans le domaine du commerce.
C’est un projet ambitieux qui entraîne cependant des critiques dont notamment son inefficacité et son manque de fiabilité dû à l’endommagement des matériaux avant même l’inauguration. De plus, des scientifiques alertent déjà sur le fait que d’enfermer la lagune pourrait avoir de graves conséquences pour son écosystème. Sur le site The Conversation deux océanographes expliquent : “Si le niveau de la mer augmente de 50 cm, les digues flottantes de MOSE devront fermer la lagune presque quotidiennement pour protéger la ville des inondations. Or, une partie des eaux non traitées de Venise s’écoule directement dans la lagune (…) Fermer quotidiennement les entrées pourrait ainsi aggraver la pollution microbiologique et l’eutrophisation dans la lagune”.
L’inauguration officielle du projet est annoncée pour le printemps 2021.

En clair, 3 facteurs interviennent dans la disparition de Venise.
- un enfoncement naturel causé par sa position géographique particulière
- un enfoncement qui peut ensuite être aggravé par l’Homme avec l’extraction de ressources situées sous la ville
- enfin le dernier facteur se trouve être la montée des eaux due au réchauffement climatique participant à l’augmentation du niveau des océans
On estime donc une baisse de 26 cm de la ville par rapport au niveau moyen de la mer depuis les années 1900.
Le monde
Voici donc comment le réchauffement climatique pourrait entraîner la disparition de la ville de Venise qui ne sera pas la seule ville impactée par les conséquences du changement climatique…
Voici pour finir quelques simulations de l’avenir des villes face à la montée des eaux.
sources : climatorealiste, lauraenvoyage, wikipedia, brut, cnews, le monde, agence de l’eau andour garonne, sciences et avenir, ouest france, le monde, france tv info, bfmtv