La Turquie est une République multipartiste à régime présidentiel qui a conservé la constitution adoptée le 7 novembre 1982 après une période militaire. La Turquie a fait l’objet de nombreuses réformes, la dernière datant de 2017.
Elle a subi de nombreux changements politiques notamment durant le XXe siècle et a connu une lente démocratisation malgré plusieurs complications. On se pose donc la question qui est la suivante : Comment la Turquie a-t-elle dérivé vers une démocratie ?
La Turquie a d’abord connu une première transition politique majeure suite à la chute de l’Empire ottoman aussi appelé « la Sublime Porte » le 17 novembre 1922. Mais la Turquie a d’abord connu un coup d’Etat ottoman le 23 janvier 1913 mené par Ismail Enver Bey. Durant ce coup d’Etat, le premier ministre Nazim Pacha a été assassiné.
Sous la direction du Triumvirat (composé d’Enver, Talaat et Cemal Pacha). Les partis d’opposition ont été soumis à une forte répression, le Triumvirat à par la suite retiré l’Empire ottoman de la conférence de paix de Londres (une conférence visant à arbitrer les puissances, les acquisitions territoriales des pays membres de cette conférence) et ont tout de suite repris la guerre pour récupérer des terres.
Après avoir pris le contrôle total de l’empire, le Triumvirat ont arrêtées et mis en exile leurs opposants politiques. De plus, la victoire face aux Balkans de l’empire ottoman a fait que rapproché l’Allemagne au Triumvirat avant la Première Guerre Mondiale. Les Triumvirat prennent position en faveur de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie et entre en guerre à leurs côtés en octobre en 1914.
Face à l’échec de leurs attaques face à l’Egypte, l’Empire ottoman repousse une offensive alliée visant Constantinople. Le sultan, appel alors que la guerre sainte face aux Alliées mais en vain. En effet, les vassaux arabes, corrompus par les Britanniques, se révoltent contre lui. Au fur et à mesure de la Première Guerre Mondiale s’épuise progressivement face aux Alliées.
Ensuite, en 1918, les armées allemandes et ottomans sont dominées par des armées britanniques beaucoup mieux équipées. Constantinople est alors laissée, sans protection et oblige alors l’Empire ottoman à capituler. Suite à la défaite de la guerre, les Triumvirat s’enfuient à Berlin. Ils sont tous les trois condamnés à mort en 1919.
Finalement, Talaat et Djemal sont assassinés durant l’opération Némésis (opération menée par la fédération arménienne pour exécuter les responsables du génocide arménien). Ensuite, Enver est tué par un bataillon de l’armée rouge au Tadjikistan. En effet, l’Empire ottoman faisant partie des vaincus de la Première Guerre Mondiale fait face au traité de Sèvres (un traité entre l’Empire ottoman et les Alliés visant à faire renoncé à l’Empire ottoman et à ses provinces arabes et africaines et d’autres places sous mandats britanniques et français).
Après avoir signé un traité pareil, le sultan ottoman perd toute légitimité envers la population et l’armée. De plus, le sentiment national turc s’éveille et les anciens combattants se rassemblent vers Mustafa Kemal Ataturk.
C’est à ce moment là que la Turquie connu une démocratie sociale et laïque créé en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk qui fait partie du Parti républicain du peuple (CHP). Il déplace la capitale de Constantinople qui devient Istanbul en 1930, à Ankara et occidentalise le pays à travers plusieurs réformes.
Il abolie le califat, remplace l’alphabet arabe par un alphabet latin, donne le droit de vote aux femmes et inscrit la laïcité dans la Constitution. Sa présidence est autoritaire mais toujours plus souple que celui du califat Abdülmecid II. Le régime est une dictature car il y a un seul parti unique, la Turquie mène un Révolution sociale sans précédent connue sous le nom de la « Révolution kémaliste ».
Le 24 novembre 1934, l’Assemblée lui donne le nom d’Atatürk, le « Turc père » au sens de « Turc comme l’étaient les anciens ». Il meurt le 10 novembre 1938.
De 1938 à 1989 plusieurs partis politiques conservateurs se relaient le pouvoir. Cependant dans le contexte de la chute du mur de Berlin et de la fin de la Guerre froide, certains régimes autoritaires disparaissent notamment en Turquie où Turgut Özal prend le pouvoir qui fait partie de l’ANAP, parti de la mère patrie, plus libérale qui est assez favorable à la remise d’un certain nombre de principes kémalistes.
Après sa mort dû à un empoisonnement le 17 avril 1993 dans l’exercice de ses fonctions, Süleyman Demirel reprend la direction du pouvoir sous le Parti de la juste voie connu sous le sigle DYP il est héritier du parti démocrate et du parti de la justice. Il renchérit sur le credo nationalise dominant, il affirme son désir de voir « la frontière suivre le pied des montagnes ».
La Turquie connait ensuite de 2000 à 2007 un régime indépendant dirigé par Ahmet Necdet Sezer pour connaître un autre parti, celui qu’on connaît depuis 2007 qui est l’AKP, Parti de la justice et du développement. Recep Tayyip Erdoğan, l’actuel président en fait partie.
Donc en suivant l’histoire et la chronologie de la Turquie, nous avons pu comprendre la tendance, l’évolution qu’a connu le pays pendant environ un siècle. Aujourd’hui, la Turquie se revendique en tant que démocratie cependant on peut aussi la définir en tant que démocratie populaire. Avec le vote obligatoire, en 2017, les « pêcheurs à la ligne » comme on surnomme les abstentionnistes, étaient passibles d’une amende de vingt-deux livres turques (environ quatre euros). Du fait de cette obligation, la participation électorale est un « habitus » fort.
De plus, les conditions de la campagne électorale non favorables à la préparation des opposants. Anticipées de seize mois, ces élections ont laissé peu de temps à l’opposition, la répartition des temps de parole, la mobilisation des ressources de l’Etat et la modification de la loi électorale se sont faites quasi-exclusivement au profit du candidat sortant, Erdogan.
Puis enfin, la campagne, le scrutin et son dépouillement ont eu lieu sous état d’urgence, lequel avait été prolongé pour la septième fois dans la foulée de l’annonce des élections anticipées.
Source: Wikipédia