De novembre 1957, avec la chienne Laïka, à 2021, avec les blobs qui sont les dernières espèces de type animal en date à être envoyées dans l’espace, les animaux, qu’ils soient français, russes ou encore américains, ont été des pionniers et ont toujours contribué à cette interminable course à l’espace. Une histoire qui, le plus souvent, finit mal.
Laïka
Il y a 60 ans, l’URSS envoyait le premier être vivant dans l’espace, une chienne, Laïka, morte quelques heures après le décollage, par la chaleur qui a entraîné sa déshydratation. C’était un voyage sans retour qui lui était promis, mais elle était tout de même censée rester en vie entre 8 et 10 jours après son départ de la Terre, et mourir sans douleur à l’aide d’un poison administré dans sa nourriture. Laïka est la première d’une longue liste d’animaux morts pour la cause de l’espace.
Félicette
Ce chat est le premier et le dernier félin à être allé dans l’espace. La chatte française n’a pas été placée en orbite, mais a effectué un simple aller-retour suborbital depuis la base d’Hammaguir, dans le Sahara. Des électrodes lui sont implantées sur le crâne afin de pouvoir suivre son activité neurologique tout au long du vol, dont la moitié se déroule en apesanteur. Des impulsions électriques sont appliquées au cerveau et à une patte pendant le vol afin de stimuler les réponses. La capsule est récupérée 13 minutes après le départ, et Félicette survit au vol. Mais quelques mois après cet exploit, afin de récupérer les données scientifiques collectées par ses électrodes, elle est euthanasiée. Euthanasiée pour la science, est ce vraiment suffisant comme cause pour ôter la vie à un animal ? Sa vie a-t-elle moins de valeur que celle de n’importe quel être vivant ?
Les geckos
Les scientifiques continuent encore aujourd’hui de tester les limites des êtres vivants dans l’espace à l’aide d’animaux. Ils explorent de nouvelles pistes comme la reproduction dans l’espace. Ainsi en juillet 2014 des scientifiques russes ont envoyé dans un petit satellite 5 geckos (de gros lézards) pour tester les effets de l’apesanteur sur leur vie sexuelle. Mais après quelques jours les Russes annoncent avoir perdu le contact avec leur satellite. Ils réussissent néanmoins à le ramener sur Terre le 1er septembre, mais cette bonne nouvelle s’accompagne comme souvent d’une mauvaise: les geckos n’ont pas survécu à ce voyage.
Enos
L’histoire de ce chimpanzé électrocuté, Enos, le pionnier américain du vol orbital, nous fait froid dans le dos.
On connait bien nos héros animaliers de l’espace mais très peu leurs conditions d’entraînement pas très orthodoxes.
Le cas d’Enos, très peu connu, m’a interpellée. Au tout début de la conquête de l’espace, dans les années 60, les Américains imposaient des tests de logique simple aux chimpanzés, lors de leurs missions; lorsque leur réponse était fausse, ils recevaient une décharge électrique.
Enos, lors de sa mise en orbite en 1961, devait effectuer 2 batteries de tests. La première s’est passée sans encombre, le petit singe ne recevant que 10 décharges pour 18 questions, mais la deuxième n’eut pas le même succès. Son ordinateur lui a posé plusieurs fois la même question, celle de la première ligne du schéma ci-dessous, où la bonne réponse est celle du milieu. Malheureusement pour lui, le levier du milieu, là où se trouvait donc la bonne réponse était défectueux. Ne pouvant pas donner la bonne réponse, il reçut 33 décharges électriques à la suite. Heureusement Enos est revenu sain et sauf sur la Terre ferme, et a survécu à ces chocs qui auraient pu lui coûter la vie.
Sans ces héros involontaires, la conquête de l’espace n’aurait pas été aussi rapide et aurait causé de nombreuses pertes humaines. Mais ceux qui les ont envoyés partaient du principe que la vie d’un animal valait moins que celle d’un Homme.
Sources :
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/04/30/blobs-chat-lezards-ces-betes-envoyees-dans-l-espace_6078684_4500055.html
https://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/chiens-chats-singes-poissons-les-animaux-et-l-espace-une-histoire-qui-finit-mal-en-general_2448426.html
