Léa, danseuse, ne peut plus danser pour l’instant. Alors elle a réalisé en #ArtsPlastiques une “#chorégraphie” pour ticket de caisse.
“La création de la vidéo part d’un ressenti général -où peut-être personnel- à propos de la situation que nous vivons depuis plus d’un an.” Léa.
Ce projet m’est venu plutôt spontanément un ticket de caisse trainait sur mon bureau et nous devions travailler sur la lumière…
L’atmosphère recherchée est celle de l’inconfort, de l’étrange, un monde parallèle ou une réalité dissociée. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai utilisé les effets de miroirs (cf 00-05s ; 00:25-00:28s). La vidéo est structurée tel que :
le début (00:00 ; 00:08) illustre la peur du caractère inconnu de la situation. L’angoisse de l’isolement : le ticket de caisse plié peut s’apparenter au pan d’une montagne inhabitée. Le premier clip tourne pour illustrer cette spirale dans laquelle nous sommes pris. De 00:05 à 00:08, l’effet de mouvement en ondulations traduit cette sensation de malaise, quelque chose de présent mais que l’on ne saisit pas complètement.
Le long clip du milieu (00:29 ; 00:25) représente l’attente. Le fait que seule l’ombre évolue permet au spectateur de mesurer le temps qui passe, le jour qui défile. La musique était primordiale car elle devait retranscrire cette sensation étrange que le temps s’étire. J’ai choisi uniquement deux clips pour dire que malgré le temps qui passe : on reste toujours dans cette situation de crise. Les effets visuels très brefs illustrent la manière “ridicule” que l’on a de présenter sous un nouveau jour une problématique qui au final, nous maîtrise. Par ailleurs la forme du ticket peut faire écho aux courbes d’évolution scientifiques. Les effets de cache/cadre de 00:15 ; 00:16 appuient l’idée que même lorsque se trouve dans une phase positive ou l’inverse, le problème reste inchangé tout comme l’image.
Enfin, à 00:25 la rupture a pour but de traduire ce sentiment “de trop”. J’ai fait le choix de réutiliser les mêmes procédés qu’au début pour encore souligner ce sentiment de boucle infernale. Enfin, de 00:29 à la fin il y a cet effet d’emboîtements pour traduire ce sentiment que les jours se confondent les uns dans les autres à l’infini. Ajouté à ça, l’effet d’ondulations qui progresse en crescendo apporte un effet de réalité en distorsion. On ne voit pas la fin, l’arrêt de cet effet car on ne le connaît pas.
Si le spectateur est attentif il pourra noter la présence des inscriptions « Distance et les gestes barrières » sur le ticket. Ceci a pour but de montrer que ce vocabulaire, lié à une actualité pandémique, est complètement intégré par nous-mêmes : cela relève de notre quotidien. Il est tant ancré dans nos vies jusque dans des petits papiers auxquels on ne prête pas forcément attention.