Le 4 novembre 2019, des élèves du collège Audembron de Thiers ont présenté une sculpture sonore au Poco Loco à Clermont-Ferrand. Ils ont travaillé dans le cadre de ce projet d’éducation artistique et culturelle avec le compositeur Jean-Marc Duchenne ainsi que leurs enseignants Patrick Lachaux en arts plastiques et Pierre Cartier en éducation musicale et chant choral.
Le but de ce projet artistique a été de produire une sculpture sonore et lumineuse autonome s’insérant dans la thématique 2019 du festival international Musiques démesurées. Le projet a démarré fin juin par deux journées complètes et s’est terminé début novembre par un concert live, qui impliquait des élèves de classes à horaires aménagés musique et danse – CHAM, CHAD – de 6ème et de 5ème du collège Audembron à Thiers dans le Puy-de-Dôme
À partir de séances d’enregistrements vocaux, inspirés des phénomènes naturels et du poème Le temps a laissé son manteau de Charles d’Orléans, les enfants ont construit une structure en bambou et toile, qui se présente comme un arbre aux branches desquelles pendent huit haut-parleurs/fruits, complétés par un haut-parleur plus grave dans son “tronc”. Ils ont préparé le montage sonore qui anime la sculpture dans sa version autonome. Cette dernière dispose également d’un dispositif lumineux automatique.
La programmation actuelle des lumières permet à l’arbre de glisser de couleurs en couleurs, qui changent de teinte comme le fait un arbre en automne ou au printemps, passant successivement de teintes froides vert-bleu, à des teintes rouge-orangé. Le rythme est suffisamment lent pour que l’ensemble soit relaxant et fonctionne avec les bruits musicaux créés par les élèves.
Actuellement l’arbre est fonctionnel avec d’un côté le système lumineux et de l’autre le système audio 7.1, sept haut-parleurs et une basse, apporté par l’artiste travaillant sur le projet. À terme, il est envisagé de tout contrôler avec un même ordinateur ce qui ouvrirait la voie à d’autres possibilités notamment la synchronisation et l’interaction à partir de données de capteurs intégrés.
La programmation par blocs permet à des élèves sans connaissance particulières en informatique, de programmer des systèmes automatiques (les blocs qui structurent les instructions dans scratch par exemple). Patrick Lachaux, professeur d’arts plastiques, mène une réflexion sur la possibilité de tout regrouper dans le langage Processing/Java, en utilisant des blocs pour faciliter la prise en main par les élèves de la programmation.
« C’est en mettant les mains dans le cambouis que l’on apprend le mieux ! » nous dit l’enseignant qui précise que bien que les élèves apprécient toujours le travail avec la peinture ou la construction tridimensionnelle, le numérique est une voie qu’on doit leur permettre de pouvoir explorer… d’autant que de très nombreux artistes l’intègrent déjà dans les oeuvres qu’ils réalisent. Pour lui, les moyens numériques ne doivent pas être un frein, c’est aux enseignants de pouvoir les mettre à portée des élèves.